Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mercredi 29 mars pour une séance d’information, suivie de consultations à huis clos, sur la situation en République démocratique du Congo (RDC).
En RDC, comme si de rien n’était. Le sixième accord de cessez-le-feu, censé entrer en vigueur le 7 mars entre le M23 et les FARDC, n’a jamais été respecté. Toute la semaine, les combats se poursuivent dans le Masisi, autour de la ville de Sake, dernier verrou d’accès à la capitale provinciale, Goma.
Kinshasa ne cesse d’appeler les Etats qui appuient militairement le Rwanda de « cesser cette coopération », étant donné que ces armes servent à renforcer les « terroristes du M23. »
Georges Nzongola Ntalaja, représentant permanent de la RDC à l’ONU a, dans son intervention, demandé aux multinationales qui continuent à coopérer avec le Rwanda, d’arrêter et de passer « par la grande porte (RDC). »
Selon le gouvernement congolais, c’est Kigali qui arme le M23. Le diplomate congolais a soutenu que le M23 se confond facilement avec l’armée rwandaise, rappelant le nombre de cessez-le feu déjà violés par la coalition RDF-M23.
Pourtant, les partenaires régionaux de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC), Angola dans son rôle de médiateur, et la communauté internationale qui souhaite « donner une chance à la paix. » Peine perdue. Le rapport de force, très favorable à Kinshasa sur le terrain militaire, pousse le M23 à acculer Kinshasa à se mettre à la table des négociations, ce que rejette toujours l’exécutif congolais.
Appelant le Conseil de sécurité à la vigilance, l’ambassadeur Nzongola a souhaité que les pressions bilatérales et multilatérales ne s’arrêtent qu’à la reddition complète de ce mouvement et au retrait total des Forces rwandaises de défense du territoire congolais.
A Luanda, le 3 mars, outre un cessez-le-feu, qui ne sera jamais appliqué, le président angolais avait réussi faire accepter un plan de retrait des rebelles. Le calendrier, très souple, laisse jusqu’à fin mars au M23 pour libérer ses positions et se retirer vers ses bases, à la frontière ougandaise.
Mais selon le diplomate congolais, l’ONU devait appuyer les processus de Luanda et de Nairobi, renforcer les sanctions contre les terroristes des groupes ADF/MTM, CODECO, M23 et leurs animateurs, et exiger d’eux qu’ils déposent les armes pour rejoindre le P-DDRCS.
Les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) ont envoyé mercredi 5 000 soldats pour une mission de paix dans la province troublée du Nord-Kivu en République démocratique du Congo.