Le président congolais Félix Tshisekedi a déclaré qu’il n’était “pas question de dialogue politique” avec le M23. Le chef politique du M23 a, quant à lui, fustigé cette déclaration.
Les insurgés ont évacué quelques localités dans les environs de Masisi et de Rutshuru. Mais le « le M23 s’est redéployé dans les collines environnantes, le calendrier de retrait établi début février n’est pas du tout respecté », observe une source à Goma.
Pour le M23, la position de Kinshasa est un « sabotage du processus de paix » conduit par les dirigeants de l’EAC. « Le refus par le président Tshisekedi du dialogue avec le M23 pour résoudre pacifiquement le conflit, de se séparer d’avec les groupes armés dont les FDLR et les désarmer conformément aux résolutions des chefs d’état de l’EAC est un sabotage du processus de paix engagé par l’EAC », dénonce Bertrand Bisimwa.
La seule voie préconisée par le chef de l’Etat congolais pour le M23 est « le désarmement, la démobilisation et la réinsertion sociale ». Ce que rejette Bisimwa tant qu’il n’y a aura pas un dialogue avec Kinshasa. « le M23 n’est pas concerné par le cantonnement, désarmement et démobilisation », affirme-t-il.
Le chef de l’Etat a dénoncé jeudi encore une fois “l’agression” dont la RDC estime être victime de la part du Rwanda. Tout en espérant que le processus de désescalade en cours allait s’accélérer sur le terrain. Le président Tshisekedi a aussi réaffirmé qu’il n’était “pas question de dialogue politique” avec le M23. “Il n’en sera jamais question”, a-t-il martelé.
Le chef militaire de ce groupe, Sultani Makenga a qualifié cette position de « chantage » qui, souligne-t-il, « n’engage en aucun cas le M23. »
Nicolas Kayembe
