Le Sénat congolais fulmine contre les propos tenus par le président rwandais, Paul Kagame lors de sa visite d’Etat au Bénin, selon lesquels la persistance de l’insécurité dans l’est de la RDC est liée au tracé des frontières à l’époque coloniale.
Paul Kagame a laissé entendre que q’une « partie du Rwanda a été donnée au Congo et à l’Ouganda » et que le mouvement rebelle M23, soutenu selon l’ONU par l’armée rwandaise, n’est pas le problème de la région.
Ce lundi 17 avril lors de la séance plénière, plusieurs sénateurs sont montés au créneau après ce discours irresponsable du président rwandais. A l’instar du sénateur Molisho qui estime que : « le Conseil supérieur de la défense doit se réunir et déclarer la guerre au Rwanda», ou encore de l’honorable Edouard Mokolo wa Mpombo. Pour ce dernier, le Sénat doit se retrouver en séance spéciale avec le gouvernement.
La déclaration du chef de l’Etat rwandais intervient au moment où quelques localités de la province congolaise sont occupées par le M23 et l’armée du Rwanda.
Apaisant ses collègues, le président du Sénat, Modeste Bahati a fait savoir que : « nous devons changer de comportement pour qu’on nous respecte. C’est une interpellation individuelle et collective ». Pour lui, le complot est connu, mais nous devons agir et comme un seul homme, mettons de côté la question de positionnement, sauvons le pays d’abord.
De son côté, l’opposant congolais Martin Fayulu n’a pas laissé passer cette déclaration de Kagame inaperçue. A l’en croire, ce discours est « irresponsable » et va envenimer la crise sécuritaire déjà « inacceptable » dans la partie orientale de la RDC où les groupes armés, notamment le M23, commettent des crimes graves.
La question des frontières a été déjà résolue par les différents instruments internationaux. Lors de sa 1024eme réunion tenue au niveau ministériel le 19 août 2021 sur la mise en œuvre des aspects de paix et de sécurité relatifs à la gouvernance des frontières en Afrique, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait insisté sur l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
Nicolas Kayembe