Un plaidoyer pour la promotion des langues nationales et constructions des identités culturelles, a été mené mardi, dans une compilation d’articles écrits par plusieurs auteurs, parue récemment à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pour honorer un prêtre linguiste congolais.
« En République Démocratique du Congo, le français, la langue officielle de l’administration et de l’enseignement, domine et marginalise les langues nationales qui demeurent pourtant le véhicule de la culture des communautés, et le socle de l’authenticité et de l’identité culturelle du peuple qui les parle », a constaté le Pr. Homère Tukunda, l’un des auteurs de cet ouvrage qui regrette par ailleurs, la disparition des langues africaines au profit des langues Occidentales.
Ces propos ont été également étayés par un autre coauteur du même ouvrage, le Pr. Raoul Ekwampok Ka’Ndum, pour qui, le système éducatif congolais n’intègre pas les langues locales. Il a articulé sa réflexion autour de deux axes : d’une part, les problèmes ou obstacles majeurs empêchant l’utilisation maximum des langues nationales dans le système éducatif de la RDC et, d’autre part des pistes de solutions.
Grâce à une compilation des données linguistiques en rapport avec les classifications des langues du monde les plus parlées et les plus influentes, il a établi un tableau comparatif en rapport avec la politique linguistique pratiquée avant et après les indépendances des années 60, jusqu’à ce jour. Il en conclut que les langues nationales sont insuffisamment valorisées, mal écrites et peu exploitées dans la vie courante.
La thèse est également appuyée par un autre scientifique ayant contribué à la réalisation de cette compilation qui constitue un plaidoyer pour la promotion des langues nationales. Il s’agit du Pr. Faustin Diatezulwa qui a déclaré : « La langue véhicule la culture. En ce sens elle est expressive de toute une identité. Elle est un élément incontournable dans l’exercice public de la raison, dans la transmission des savoirs et des valeurs, bref dans la transmission de la culture », D’où la nécessité de promouvoir l’utilisation des langues nationales.
Avec ACP