Vitshumbi, une ville de pêcheurs isolée située sur les rives du lac Edouard dans l’est de la RD Congo, est depuis longtemps difficile d’accès.
Les visiteurs doivent parcourir environ 150 kilomètres de route et de piste depuis la ville de Goma pour atteindre leur destination, une route qui est devenue encore plus difficile à cause du conflit armé dans la région.
Le conflit entre les forces gouvernementales de la RDC et les rebelles du M23 a laissé la route de fortune envahie par des soldats, des milices et des points de contrôle, coupant la bouée.
Les voyageurs ont été confrontés à des dangers tels que des attaques de bandits, des enlèvements et des barrages routiers, ce qui a rendu le voyage à Vitshumbi très dangereux.
Selon un responsable de la ville qui a requis l’anonymat a révélé que c’était l’armée qui bloquait la route de Goma. “Le problème n’est pas avec le M23”, déclare-t-il.
La situation a eu un impact négatif sur la ville de pêcheurs, qui dépend de la pêche pour sa subsistance. La réduction de la demande de poisson et la diminution des revenus pour les pêcheurs locaux ont eu des conséquences dévastatrices pour la communauté.
D’après un pêcheur, avant, ils transportaient leurs prises directement du lac à Goma. Mais aujourd’hui, ils doivent charger leurs prises sur des pirogues qui débarquent dans le village de Nyakakoma plus à l’est le long du rivage.
D’après le même pêcheur, les poissons sont ensuite transportés en moto à Goma à travers le territoire tenu par le M23 pour éviter les points de contrôle de l’armée. “Les rebelles imposent l’équivalent d’une charge de 10 dollars sur chaque moto”, dénonce-t-il.
Il poursuit que : “les coûts de transport supplémentaires et l’extorsion sur la route signifient que la pêcherie de Vitshumbi est désormais à peine viable”.
Le M23 dirigé par des Tutsis a capturé des pans entiers du Nord-Kivu après avoir lancé l’offensive fin 2021, déclenchant une crise humanitaire massive.
Vitshumbi pourrait devenir une destination touristique pour les voyageurs aventureux. Les visiteurs pourront profiter de la beauté naturelle du lac Edouard et des paysages environnants, et pourront soutenir l’économie locale en achetant du poisson frais et en visitant les marchés locaux.
Nicolas Kayembe