Kinshasa, capitale congolaise est connue pour ses églises bondées tous les dimanches. Cependant, ces lieux de culte sont aujourd’hui de plus en plus confrontés à un problème préoccupant: l’accoutrement des jeunes filles qui y viennent.
Certaines d’entre elles ont pris pour habitude de venir en petite culotte et blouse décolletée, pourtant non conforme aux principes bibliques. D’autres préfèrent les petites jupes, les robes moulantes ou à fente, exposant leurs cuisses et jambes. Ces tenues jugées provocantes et indécentes sont pointées du doigt par certaines voix au sein de la communauté religieuse.
Nous avons eu l’occasion de discuter avec Mme. Marie, ancienne présidente de l’association des femmes de l’église Logos Rhema, à Kinshasa. Selon elle, le problème n’est pas la mode en soi, mais plutôt le fait que ces tenues ne respectent pas les exigences de la prière et de la spiritualité. «L’église est un lieu sacré où l’on doit montrer du respect et de la décence, quel que soit son statut social ou sa position», explique-t-elle.
Nous avons également interrogé Esther, une jeune fille de 25 ans, qui fréquente régulièrement l’église Logos Rhema. Pour elle, il est normal de pouvoir s’habiller comme on le souhaite, y compris à l’église. «Nous sommes dans une époque où la mode est partout, et c’est important pour les jeunes femmes de se sentir bien dans leur peau, en toutes circonstances», explique-t-elle. Mais elle ajoute que cela ne doit pas se faire au détriment de la pudeur et du respect des autres.
Dans un contexte où la liberté vestimentaire est un droit fondamental, il n’est pas facile de trouver le juste milieu. Cependant, la responsabilité et l’engagement de chacun peuvent aider à réguler ce phénomène. Mme. Marie invite ainsi toutes les femmes à plus de retenue dans leur choix vestimentaire. Elle souligne l’importance des valeurs religieuses et morales, qui sont censées guider les croyants dans tous les actes de leur vie, y compris dans leur habillement.
Il est évident que ce débat entre tradition et modernité n’est pas prêt de se terminer, mais l’essentiel est surtout de trouver un compromis qui respecte la liberté de s’habiller tout en préservant la dignité de l’endroit dédié à la prière.
Les jeunes filles, pour leur part, doivent être encouragées à porter des tenues respectueuses envers la religion, sans pour autant renier leur passion pour la mode.
Nicolas Kayembe