Depuis la disparition tragique de Chérubin Okende, ex-ministre des Transports, des spéculations sur les circonstances de sa mort vont bon train. Les deux hypothèses qui circulent sont que soit il s’est présenté personnellement à la cour constitutionnelle où il a été enlevé, soit il avait délégué son collaborateur pour répondre à l’invitation du procureur général sur le contrôle de la déclaration de son patrimoine et n’a donc pas été enlevé à la cour constitutionnelle.
Dans ce flou de pertes en conjectures, des messages contradictoires circulent sur les réseaux sociaux, attribuant tantôt le crime au garde du corps de Chérubin Okende, Nicolas Kabunda, confirmant l’enlèvement du ministre honoraire pendant qu’il tirait une copie de l’invitation de la justice sur le boulevard 30 juin au cyber café Batetela, tandis qu’une autre opinion chargeait le parti Ensemble pour la République de l’avoir assassiné. La confusion est totale.
Dénis Mukwege, le prix Nobel 2018, alerte que « l’heure est très grave » et condamne avec fermeté « ce crime crapuleux », demandant l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur cet assassinat et rendre justice. Il rappelle que ce crime odieux vient d’être commis à l’approche des élections générales dans un contexte de répression de l’opposition politique, de rétrécissement dangereux des libertés et de terreur.
Pour le célèbre défenseur des droits humains, il est urgent que toutes les forces vives de la nation se mobilisent pour sauver le pays en péril en organisant une concertation en toute urgence afin de donner une réponse commune forte, appropriée et durable à ces graves violations des droits humains et défendre la démocratie et la paix dans le pays.
Dans cette période trouble et incertaine, la population congolaise est en droit de réclamer la vérité et la justice pour Chérubin Okende, et pour toutes les victimes de violence politique au Congo. Il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et s’engage résolument dans la défense des libertés et des droits humains, afin que le pays retrouve la paix et la sérénité nécessaires à son développement harmonieux.
La communauté internationale, quant à elle, ne doit pas rester indifférente face à cette situation alarmante et doit continuer à apporter son soutien au peuple congolais dans sa quête de justice et de liberté.
Nicolas Kayembe