En prélude aux élections de décembre prochain, la scène politique congolaise est en ébullition avec le traitement des dossiers de candidatures. Une tendance remarquable est l’engagement croissant des jeunes congolais qui quittent les mouvements citoyens pour se lancer dans l’arène politique, rejoignant soit le parti au pouvoir, soit l’opposition. Leur motivation ? Changer la gestion de la chose publique.
Parmi ces jeunes activistes se trouve Kambale Sankara Bin Kartumwa, qui a décidé d’intégrer les rangs de la majorité au pouvoir afin d’influer sur les prises de décisions. Selon lui, il serait difficile de se faire entendre s’il rejoignait un parti de l’opposition. Il affirme : « Nous sommes là pour changer ce que nous dénoncions. La meilleure façon de changer les choses est d’assumer la responsabilité. C’est pourquoi nous sommes allés vers le parti au pouvoir pour leur faire savoir que nous dénoncions certaines pratiques et qu’ils doivent changer. »
Cependant, adhérer à l’UDPS, le parti au pouvoir, ne signifie pas un accord total avec les idées du président Félix Tshisekedi, selon ces jeunes adhérents. C’est plutôt une volonté de transformer le parti de l’intérieur. « Partir à l’opposition serait comme si j’étais dans la LUCHA, mais je dois aller là où la Res Publica est gérée pour imposer mes valeurs et mes principes, conformément à la vision du Congo que nous voulons tous », explique l’un des jeunes engagés.
De son côté, Jacques Sinzahera, ancien membre du collectif Amka Congo, un mouvement citoyen actif dans la province du Nord-Kivu, a intégré la sphère politique aux côtés de l’opposition. Selon lui, l’opposition partage les mêmes valeurs que les mouvements citoyens. L’action de certains leaders de l’opposition, tels que feu Chérubin Okende, a également convaincu de nombreux jeunes de rejoindre ce camp. Pour eux, s’engager en politique est une continuité de la lutte.
Cependant, la société civile, représentée par la LUCHA, reste en retrait et ne souhaite pas accompagner ses anciens membres qui ont décidé de s’engager en politique. La LUCHA affirme ne pas vouloir se constituer en une école politique et préserver son caractère non partisan. Pourtant, plusieurs analystes encouragent les jeunes à entrer dans la sphère politique congolaise, compte tenu du fait que près de 60 % de la population a moins de 20 ans.
Ce mouvement d’engagement politique des jeunes congolais témoigne de leur volonté de participer activement à la vie démocratique de leur pays et de changer les choses de l’intérieur. Reste à voir comment ces nouveaux acteurs politiques influenceront les élections de décembre et la gestion future de la chose publique en RDC.
Nicolas Kayembe