Un appel à un « cessez-le-feu » a été lancé jeudi, par les ministres de tutelle, dans le conflit foncier qui oppose deux établissements d’enseignement, l’un secondaire et l’autre supérieur, à Kinshasa, en République démocratique du Congo. « Les deux ministres ont indiqué qu’il est temps d’observer un cessez-le-feu entre les deux établissements scolaire et supérieur en vue de se mettre ensemble », a rapporté la source.
Elle a précisé que l’appel a été lancé conjointement au ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Tony Mwaba Kazadi et à son collègue de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Muhindo Nzangi, après des incidents survenus dimanche dernier, lorsque des individus non autrement identifiés sont venus déguerpir, de force, les familles des enseignants de l’Institut technique industriel (ITI/Gombe), logées dans ce qui était dans le temps, l’internat des élèves de cet établissement scolaire.
« Les biens de ces familles ont été saccagés, vandalisés et pillés par cette bande qui a repris ses affaires par la suite », a témoigné le Préfet de l’ITI/Gombe, ajoutant que « les familles des enseignants de l’ITI/Gombe se sont réfugiées dans les salles de classe des élèves, obligeant ces derniers à ne pas y accéder ». « Les cours ont ainsi été interrompus à l’ITI/Gombe jusqu’à ce jour, parce que 9 salles de classe sont occupées par 27 familles des enseignants », a-t-il indiqué par ailleurs.
Suite à cette situation, « le professeur Tony Mwaba Kazadi et son collègue Muhindo Nzangi ont effectué ensemble une descente dans les installations de l’Institut technique industriel (ITI/Gombe) où est abrité l’Institut supérieur pédagogique et technique (ISPT/Gombe), situées dans la commune de la Gombe à Kinshasa, afin de s’enquérir de la situation tendue créée par les conflits de cohabitation entre les deux établissements », a déclaré la source.
Sur les lieux, les comités de direction des deux établissements ont chacun donné leur version des faits. En réaction, les deux membres du gouvernement ont expliqué aux enseignants des deux établissements que la concession est convoitée par un autre usurpateur qui se serait fabriqué un certificat d’enregistrement et chercherait à tout spolier. « Voilà pourquoi il est temps d’observer un cessez-le-feu entre les deux établissements scolaire et supérieur publics en vue de se liguer contre ce spoliateur et revenir par la suite pour engager un débat, sur base des documents historiques, pour déterminer à quel ministère appartient la concession », ont-ils recommandé.
Pour sa part, le ministre de l’EPST, le Pr Tony Mwaba a invité les familles des enseignants au calme et à l’apaisement, tout en leur promettant de trouver bientôt la solution pour leur logement. Depuis le début de ce conflit, l’on a enregistré un bilan d’un mort, plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels.
La Commission nationale des droits de l’homme saisie
La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) de la RDC a été saisie jeudi, par la Fédération nationale des enseignants et éducateurs sociaux du Congo (FENECO), des conflits qui opposent des écoles publiques victimes de spoliation de leurs concessions par des tiers. « Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des enseignants.
Ceux de l’Institut technique de la Gombe (IT-Gombe) se trouvent aujourd’hui abandonnés à eux-mêmes dans les salles de classe, parce que ceux-là qui spolient les terrains scolaires ont voulu les déloger de leurs habitations, pour les laisser à la merci de la pauvreté », a déclaré le secrétaire général de la FENECO, Augustin Ntumba Nzuji, à l’issue de la rencontre de sa délégation avec le président de la CNDH-RDC, Paul Nsapu.
« Nous sommes venus présenter la situation à la CNDH. Nous avons vu le président Paul Nsapu, et nous lui avons présenté la situation qui se déroule à l’IT-Gombe », a précisé le secrétaire général Augustin Ntumba.
Il a, en outre, déploré que tous les biens de ces enseignants aient été cassés, emportés, perdus, et qu’ils se retrouvent maintenant en train de passer la nuit à la belle étoile. « Nous voulons l’accompagnement de la CNDH, dans le cadre de sa mission de promotion et de protection des droits humains.
Qu’elle puisse nous aider à trouver des solutions efficaces à ce problème », a martelé le secrétaire général de la FENECO, précisant que d’autres instances du pays ont été saisies, mais sans suite. Augustin Ntumba et son organisation ont dit espérer trouver gain de cause du côté de la CNDH, et voir les choses remises en ordre pour empêcher la spoliation des terrains scolaires, afin de permettre aux enseignants de retourner dans leurs habitations.
La Journée mondiale des enseignants est célébrée le 05 octobre de chaque année. Pour l’édition 2023, le thème retenu est : « les enseignants dont nous avons besoin, pour l’enseignement que nous voulons ».
Avec ACP