Le mandat de la Monusco prendra fin le 20 décembre 2024, mais le processus de retrait a déjà commencé. Le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix, s’oppose à ce désengagement précoce, soulignant le danger d’un vide sécuritaire en RDC. Il insiste sur la « nécessité » d’une transition « responsable » et « durable », conditionnée par des institutions congolaises solides en matière de sécurité et de justice.
Alors que le gouvernement et une partie de la population réclament le départ des Casques bleus, Mukwege met en garde contre un « retrait hâtif » en pleine instabilité régionale. Il souligne que les Forces armées de la RDC ne sont pas prêtes à « assurer » la sécurité des civils face aux groupes armés persistants, nécessitant la présence continue de la Monusco.
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2023 appelle à une « reconfiguration » du mandat de la Monusco, soulignant que la RDC « n’a pas encore atteint le niveau de sécurité requis » pour un retrait complet des forces de maintien de la paix. Il met en lumière les défis persistants tels que « l’impunité, l’insécurité croissante et le manque de réformes » essentielles dans le secteur de la sécurité.
Il critique le calendrier actuel de retrait, soulignant « l’urgence d’une réévaluation ». Mukwege pointe du doigt la frustration de la population face à l’inefficacité de la Monusco et les pressions politiques pré-électorales qui ont précipité la décision de retrait accéléré du président Félix Tshisekedi.
Face à ces enjeux, le réparateur des femmes appelle au « gel » et à la « révision » du plan de désengagement, plaidant pour une approche flexible en fonction de l’évolution du contexte.
Il met en garde contre un « échec potentiel de la communauté internationale » en matière de maintien de la paix, soulignant les risques accrus pour la paix régionale et internationale si le retrait s’effectue prématurément.
Nicolas Kayembe