La coordination provinciale de la société civile Forces vives de l’Ituri a adressé une lettre ouverte au ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, concernant l’arrestation et la détention depuis un mois de deux personnalités éminentes de la région. Il s’agit de l’opérateur économique James Kenda Odu et de l’ingénieur Prince Amati Idringi, tous deux arrêtés par les services de l’ANR et de la Garde Républicaine avant d’être transférés à Kinshasa.
La lettre souligne que depuis leur arrestation, les deux hommes ont été privés de tout contact avec leurs familles, avocats et proches, en violation flagrante de leurs droits fondamentaux garantis par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et la Constitution de la RDC. La société civile dénonce cette pratique dégradante qui remet en question l’état de droit prôné par le chef de l’État Félix Tshisekedi.
“Curieusement depuis leurs arrestations, les précités n’ont jamais bénéficié des visites de tout genre, c’est-à-dire: des visites familiales, assistances des avocats conseils, privation des toutes les communications et contacts avec leurs proches, en dépit des démarches menées à tous les niveaux par des personnes intéressées de la situation : pourtant ce sont des droits fondamentaux qui leurs sont reconnus par la Déclaration Universelle de Droit de l’Homme, la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 Février 2006 tels que modifier et compléter par la loi n°11/002 du
20 Janvier 2011, en ces articles 18 et 19”, peut-on lire dans cette lettre.
La situation inquiétante est aggravée par le manque d’informations sur le lieu où se trouve l’ingénieur Prince Amati Idringi, alors que James Kenda Odu aurait été interrogé par l’ANR avant d’être transféré à la Garde Républicaine. La société civile craint que ces actions ne deviennent une jurisprudence contre tous les Ituriens accusés à l’avenir.
Dans sa lettre, la coordination provinciale de la société civile Forces vives de l’Ituri demande au ministre de la Justice de faciliter le rétablissement du contact entre les détenus et leurs familles, de garantir le respect de leurs droits fondamentaux, notamment le droit à un avocat et à être présentés devant leurs juges naturels.
Elle appelle également à ce que la population de l’Ituri soit informée dans les délais légaux sur les conditions d’arrestation et le sort réservé aux prévenus, conformément aux lois congolaises.
Dany Musangu