Dans un développement choquant qui secoue le paysage judiciaire et financier du pays, le Procureur général près la Cour des comptes a rendu publiques des dénonciations à l’encontre de Jules Alingete, l’inspecteur général-chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF).
Ces allégations, portées par un journaliste d’investigation, évoquent une tentative d’arrestation orchestrée par Alingete, révélant une possible collusion entre l’IGF et des acteurs clés du secteur public, notamment le Directeur général de la Gécamines. Cette situation soulève des questions alarmantes sur l’intégrité des institutions chargées de veiller à la bonne gestion des finances publiques.
A en croire le communiqué, le journaliste, qui s’est confié au Procureur général, affirme avoir été averti d’une « tentative d’arrestation » par un fonctionnaire de l’IGF. Cela soulève des préoccupations quant à la sécurité des lanceurs d’alerte et à la transparence des opérations de l’IGF. Les allégations de collusion entre l’IGF et la Gécamines soulignent des manquements potentiels dans les obligations de ces institutions envers le Trésor public. Ce contexte crée une atmosphère de méfiance et d’incertitude quant à la poursuite de la justice.
Les accusations vont au-delà d’une simple tentative d’arrestation. Elles révèlent également une opération mafieuse d’ampleur, impliquant l’inspecteur Alingete lui-même. En tant que propriétaire d’une fiduciaire, dont il détient 54 % des parts et qui est dirigée par son épouse, Alingete aurait manipulé les comptabilités des entreprises redevables d’impôts à l’État. Les résultats de ces entreprises seraient systématiquement minorés, réduisant ainsi la base imposable et, par conséquent, les recettes fiscales de l’État.
“Une massive opération mafieuse, dont l’état est victime nous a été révélée. Jules Alingete est propriétaire d’une fiduciaire dont il détient 54% de parts et qui est dirigée par son épouse. Cette dernière traite des comptabilités des entreprises redevables d’impôts envers l’État. Des constatations indiquent que les résultats des entreprises concernées sont minorés, de manière à réduire la base imposable. Le montant de d’impôt est ainsi réduit. Il est davantage encore suite au redressement, négocié entre les agents taxateurs et l’entreprise concernée. Résultat : un manque à gagner considérable pour l’État”, souligne le communiqué.
Le Procureur général près la Cour des comptes a constaté des recoupements entre ce dossier et celui relayé par le journaliste d’investigation Mills Tshibangu, qui semble disposer de plus d’informations que le parquet général.
Par ailleurs, il a en outre soulevé la question de la rémunération des mandataires publics. Contacté pour fournir des éclaircissements au Procureur général, qui a été sollicité par la société civile concernant ce dossier, Jules Alingete, bien qu’il ait promis de transmettre les documents requis, ne l’a pas fait. De plus, il a rejeté la lettre du Procureur général qui lui rappelait sa demande, une requête qui a également été réitérée par l’intermédiaire de son directeur de cabinet.
Le communiqué souligne que ce comportement constitue une entrave à l’action engagée par le Procureur général de la Cour des comptes. Selon les observateurs, alors que l’enquête se poursuit, l’appel à une plus grande transparence et à la reddition de comptes devient de plus en plus pressant, tant pour restaurer la confiance du public que pour protéger les ressources du pays.
Antoine Botshili