La tension monte entre la Société commerciale d’import-export (Socimex) et l’Office national des transports (Onatra) à Matadi, où la situation des marchandises stagnantes au port soulève de vives inquiétudes.
Le PDG de Socimex a décidé de sortir de son silence mercredi 28 août pour dénoncer ce qu’il considère comme des accusations infondées perpétrées à l’encontre de sa société commerciale.
A l’en croire, il existe entre sa société et l’Office Nationale de Transport une relation commerciale de très longue date, mais dont la rupture se profile cependant à l’horizon au motif de non-respect des clauses contractuelles par l’ONATRA.
C’est ce non-respect des clauses contractuelles qui fait que les deux sociétés se trouvent devant la justice présentement.Cependant, sur base des allégations publiées par une certaine presse, selon lesquelles SOCIMEX importerait et vendrait des produits avariés, le Président Directeur Général de SOCIMEX s’est trouvé contraint d’éclairer l’opinion publique quant à cela. Et pourtant, il s’agit d’un dossier qui pouvait être réglé à l’amiable selon les principes et les règles en cette matière.Ainsi, pour sauvegarder sa réputation piétinée par une certaine presse au solde de certains chefs d’entreprises publics, bafouant même la déontologie journalistique, le Président Directeur Général de SOCIMEX a pris l’option de faire une mise au point via cette conférence de presse tenue mercredi 28 août dernier dans son lieu de travail. Il a, en effet, fait le tour d’horizon, devant la presse congolaise, sur à la fois le contrat qui le lie à l’ONATRA, l’évolution des relations commerciales entre les deux sociétés depuis 1998 jusqu’à ce jour, et la détérioration de ces relations.Le Président Directeur Général de SOCIMEX a souligné les nombreux problèmes et difficultés que connait le port de l’ONATRA notamment le manque criant d’engins pour la manutention, le manque des manutentionnaires ce qui ne l’emmène pas à une bonne performance contrairement aux autres ports privés.A titre d’exemple, Ibrahim fait savoir que l’ONATRA est incapable de charger 2.000 tonnes par jour contrairement aux ports privés, il ne charge que 500 tonnes par jour.
Toutes ces difficultés ont été portées à la direction générale de l’ONATRA à maintes reprises mais sont restées sans solution. L’ONATRA a comme mission de rendre service à ses clients moyennant paiement de ses factures de demi transit et Stevedoring.Pourtant, le constant est que le service n’est pas parfaitement rendu alors que toutes les factures sont payées. Notez que SOCIMEX paye chaque mois 1.000.000$ à titre des factures.
Au cours de ce point de presse, le PDG de SOCIMEX a signalé que, dans les usages, lorsqu’on reçoit un navire après son déchargement, il est toujours établi un manifeste de manquant et d’excédant signé contradictoirement par le capitaine du navire, les agents portuaires, les représentants des l’assureur et le propriétaire de la marchandise. De même, lorsque la marchandise est stockée dans les magasins de l’ONATRA qui en est propriétaire, la sortie de celle-ci est soumise à un constat contradictoire entre les commis aux magasins et le propriétaire des marchandises. Mais les commis aux magasins de l’ONATRA ont commencé depuis un certain temps à refuser de signer les procès-verbaux de constat de sortie. La direction générale de SOCIMEX avait saisie maintes fois les autorités de l’ONATRA pour stigmatiser ce refus de commis de l’ONATRA et a proposé la mise en place d’une commission pour traiter tous les cas de litige.Au lieu d’une solution à l’amiable, martèle le Président Directeur Général de SOCIMEX, la direction générale de l’ONATRA a donné une sommation par une lettre demandant à la société SOCIMEX de vider tous les magasins de l’ONATRA dans les 15 jours de la réception de la lettre. La société SOCIMEX, qui n’a pas refusé, cependant fait remarquer à l’ONATRA qu’elle disposait d’un stock de 48.000 tonnes qui nécessitait plus ou moins 72 camions par jour pour une évacuation rapide.Ayant passé à l’acte, SOCIMEX a mis à la disposition de l’ONATRA 72 camions pour commencer l’évacuation. Celui-ci n’a pu charger que 5 camions prétextant que la marchandise ne lui appartenait pas. L’incapacité de l’ONATRA à charger les camions mise à sa disposition par la société SOCIMEX est la source du conflit qui les trainent devant la justice à ce jour. Il est donc nécessaire de noter que SOCIMEX n’a jamais importée des produits avariés, les instances de contrôle faisant foi.
A Socimex, on met en lumière un problème fondamental : le manque de moyens matériels de l’Onatra pour effectuer le déchargement et l’évacuation des marchandises.
Des élévateurs manquent à l’appel, et sans ces équipements, les opérations de déchargement traînent, entraînant une accumulation de marchandises au port.
Mais à ce stade, le DG de l’Office national des transports ne veut pas entendre d’une seule oreille”, fait-on savoir. Ce constat soulève des questions sur l’efficacité de l’Onatra et sur les véritables responsabilités de chaque partie.
On rappelle que c’est depuis l’arrivée de l’actuel Directeur général Martin Lukusa que les choses ne semblent pas marcher.
Cette révélation met en lumière une crise qui dépasse les simples accusations. Elle révèle des lacunes dans les infrastructures et la gestion portuaire qui, si elles ne sont pas résolues, pourraient compromettre non seulement les opérations de Socimex mais aussi l’ensemble du commerce à Matadi.
Antoine Botshili