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La montée de la criminalité face à l’impuissance des services d’Etat

Le dernier mandat du Chef de l’Etat est menacé par la montée vertigineuse de la criminalité où la sécurisation des personnes et leurs biens et des sites stratégiques deviennent l’image même du régime.
La sécurisation des congolais en général, des institutions et les sites stratégiques en particulier sont parmi les missions premières qu’incombent au gouvernement de la république à travers les spécialistes en la matière qui sont appelés à garantir au nom du Chef de l’Etat la quiétude à la population mais également la protection des sites stratégiques.
Mais il n’est point besoin pour personne de rappeler que la criminalité est montée d’un cran sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo et fait tache d’huile sur les promesses du Chef de l’Etat dans son programme de gouvernance dont la sécurité est le premier pilier. Cette faille dans la sécurisation de la population et des sites stratégiques va faire tomber tous les piliers de gouvernance du Chef de l’Etat puisque la sécurité rassure l’investissement, apporte l’emploi et le développement.
A ce sujet, on constate sans être démenti par les spécialistes en la matière que le pays tend vers une criminalité dangereuse qu’on ne pourra maitriser. Cette criminalité se constate dans les milieux urbains comme les mieux ruraux. Dans le lot de la montée de la criminalité, il faut mettre aussi la guérilla que mène les mouvements terroristes des Adf et de l’AFC soutenue par le gouvernement Rwandais. Mais d’aucun se pose la question de savoir c’est quoi la criminalité et pourquoi en République Démocratique du Congo. La criminalité se définit comme ensemble des actes barbares, criminels commis dans un groupe social par un ou plusieurs personnes. C’est un phénomène de la société à travers le monde.
Cependant, chaque pays est organisé, équipé pour mater la criminalité aussi rapide qu’on peut.
Plusieurs facteurs expliquent la montée de la criminalité à travers le pays. On peut citer notamment, les facteurs économiques, culturels et politiques.
Concernant les facteurs économiques, le niveau de pauvreté dans notre pays a atteint son paroxysme. Si on ajoute à cela, l’enclavement des entités décentralisées, les moyens précaires de transport et l’absence des voies de communication, l’indisponibilité d’emplois ainsi que le salaire de misère payé aux agents et fonctionnaires de l’Etat. Par ce lot, on voit bien que tous les ingrédients sont réunis en faveur de la montée de la criminalité.
La criminalité est favorisée également par les facteurs culturels tels que le divorce des parents, le développement mondial de l’intelligence artificielle, l’irresponsabilité des parents, la défaillance de l’école.
Il existe également des faits politiques de nature à favoriser la criminalité. On peut épingler notamment le népotisme et le tribalisme comme mode d’accès à l’emploi, la mauvaise gouvernance, l’absence de l’autorité de l’Etat.

La faiblesse de l’Etat face à la montée de la criminalité

Les faits démontrent que si le gouvernement n’est pas faible dans la lutte contre la criminalité, ce qu’il y a un problème de compétence dans la lutte contre ce fléau. L’insécurité grandissante et généralisée inquiète la population qui se voit dans l’obligation de retourner vers le Chef de l’Etat qui incarne le pouvoir de sécuriser la population et leurs biens.
En effet, il ne passe pas une journée sans qu’on parle de l’enlèvement, de l’assassinat dans les milieux urbains, les chauffeurs de taxi à Kinshasa sont les plus victimes de cet opération au vu et au su des services de sécurité. Aussi les bandits urbains communément appelé « Kuluna » opèrent allègrement sèma ainsi la désolation dans plusieurs villes de la République Démocratique du Congo notamment la capitale. L’ironie du sort, même les agents des services de sécurité sont victimes de ces criminels qui dictent leur loi sans foi.
Dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, c’est le même constat, la faiblesse inexpliquée des services de sécurité et de défense pousse les gens à se demander s’il y a un problème des moyens ou de traîtrise dans la lutte contre la criminalité mené par les ADF et M23.
Face à cette montée de la criminalité, la population se demande pourquoi et comment l’État est toujours pris en dépourvu.
Tenez, alors que la population n’a pas encore la vraie explication sur la facilité avec laquelle les terroristes des ADF et du M23, ainsi que l’armée rwandaise prennent des villes et villages entiers à l’Est du pays ; et également l’explication sur l’assaut sans combat du Palais de la nation, bureau officiel du Chef de l’Etat par la bande à Christian Malanga.
Bien que les questions sont restées sans réponses, il y a toujours souci de connaître comment la bande à Malanga a réussi à pénétrer le bureau du Chef de l’Etat, le lieu le mieux protégé de la République si facilement sans résistance ? Est-ce que le service de sécurité a été pris au dépourvu comme toujours ? Comment est organisé la sécurisation des sites stratégiques de la République pour qu’ils soient si perméables ?
Et voilà qu’on n’a pas encore eu des réponses sur l’attaque de Christian Malanga au mois de Mai dernier, que le pays vient d’assister à un autre assaut sans précèdent comme dans un véritable film de Hollywood de « prison break » dans la nuit de dimanche à Lundi 2 septembre 2024 à la Prison Centrale de Makala à Kinshasa où les prisonniers ont tenté une évasion spectaculaire, mais soldée par un carnage de détenus avec plus de deux cents morts et plusieurs blessés.
Ce qui est incompréhensible dans ces événements, c’est le fait que l’Etat congolais est pris chaque fois au dépourvu.
Comment dès lors comprendre le fait que par deux fois de suite, en l’espace d’une année, les services de sécurités aient été aveugles et sourds, ne voyant rien venir ? Alors que la sécurité se définit comme étant la capacité de prédire ou de prévenir le danger.
En effet, la réalité qui saute aux yeux qu’il y a une impuissance de l’État face à la protection des sites stratégiques et à la criminalité grandissante dans le pays. Comment comprendre que le ministère de la justice qui est héberge dans un bâtiment aussi sensible comme celui du palais de la justice puisse subir des actes criminels dans toute la facilité alors que ce palais est censé être protégé ? De l’assaut de Malanga, de la prison centrale de Kinshasa et l’intrusion dans le ministère de la justice, montre qu’il y a un sérieux problème de la sécurisation des sites stratégiques et de la lutte contre la criminalité.


Qui est responsable de la sécurité de la population et des sites stratégiques du pays ?

La gestion de la sécurité de la population et de la lutte contre la criminalité incombe au Chef de l’Etat, Président de la République, qui endosse cette responsabilité en mettant à la disposition de la République un personnel qualifié, équipé et motivé pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, mais aussi de leurs mouvements d’un coin à l’autre du territoire national. Ce personnel qualifié s’appelle services de sécurité qui agit en avance au nom de la loi pour prévenir tout acte éventuel de criminalité.
Malheureusement il est constaté que la criminalité monte de plus en plus sans que l’autorité puisse agir dans le sens à interpeller les services afin de corriger leurs erreurs. Aujourd’hui, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo donne l’impression de subir la criminalité et ce, dans une passivité inouïe. Conséquence, la situation sécuritaire se détériore du jour au jour et semble se généraliser. Si l’on n’y prend garde, cette situation pourrait toucher à la crédibilité du dépositaire du pouvoir sécuritaire, à savoir le Chef de l’Etat, qui est le garant constitutionnel de la paix et de la sécurité de tous.
Aujourd’hui, en matière de sécurité le constat est amer. Il y a la grogne presque partout où tout le monde se plaint de l’insécurité grandissante. On constate que le service habilité en la matière ne travaille pas sérieusement pour l’amélioration de la sécurité de la population et des sites stratégique. Ils n’ont pas tort car les faits démontrent que le service qui est censé aidé le Chef de l’Etat en matière de la sécurisation de la population et des sites stratégiques est amorphe, aveugle et muet.


Que doit faire le Chef de l’Etat pour reprendre en main la situation ?

Le Chef de l’Etat qui a prêté serment de défendre la République et de protéger les congolais en tant que garant de la nation, ne doit pas tergiverser pour protéger l’honneur de sa parole et de son mandat. Puis que la sécurité vient en premier pilier de son programme. De ce fait, il est appelé à relever le défi sécuritaire en confiant la sécurité non seulement aux experts mais avec des objectifs à court terme, moyen et long terme. Car toute défaillance en matière de sécurité est un échec à assumer. Le cas d’école, c’est la démission Kimberly Chaetle responsable de secret service américain lors de l’attentat contre Donald Trump alors candidat aux présidentielles américaines.
En effet, en matière de sécurité, il est inadmissible de commettre deux fois la même erreur et resté toujours au même poste. La défaillance est constatée, elle doit être assumée.
De tout ce qui précède, il faut surtout un véritable coup de balai au sein des services de sécurité et de renseignements. Cela passe par la découverte d’un oiseau rare capable de voler aussi haut et de voir aussi loin que l’aigle, mais qui aura les oreilles de la chauve-souris. Le Chef de l’Etat est appelé à confier la responsabilité des sites stratégiques par une unité spéciale dirigé par commandant, la numérisation sécuritaire des sites stratégiques, la création d’une unité spéciale contre la criminalité urbaine, la construction d’une prison spéciale des criminels et terroristes en dehors de la ville.
Cependant, la lutte contre la criminalité passe aussi par la professionnalisation des services mais également par l’amélioration des conditions sociales des agents. Le Chef de l’Etat doit également instruire le gouvernement pour améliorer les conditions sociales de la population, d’améliorer la gouvernance économique et renforcer la cohésion en luttant contre les anti valeurs.

Charly Kasongo Mbia
Expert en communication politique et sécuritaires


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