Le XIXe sommet de la Francophonie, qui s’est tenu à Paris, a été marqué par l’absence notable du président congolais Félix Tshisekedi lors des travaux à huis clos.
Ce boycott s’inscrit dans un contexte tendu, où les relations entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda continuent d’être au cœur des préoccupations. Alors que l’OIF a élargi son cercle en intégrant de nouveaux membres, la situation en RDC, notamment dans l’Est du pays, a été largement ignorée par les discours officiels, ce qui a provoqué la colère de Tshisekedi.
Dans le discours d’ouverture, Emmanuel Macron a abordé de nombreuses crises internationales, mais a omis de mentionner le conflit en RDC. Cette omission a été perçue par Tshisekedi comme un manque de considération pour la souffrance de son pays, exacerbant ainsi les tensions entre les deux nations. Le chef de l’État congolais a donc décidé de ne pas participer au huis clos des dirigeants, une décision qui souligne son mécontentement face à ce qu’il considère comme une « marginalisation » de sa voix sur la scène internationale.
La résolution finale du sommet a néanmoins condamné les violations du droit national et de la souveraineté en RDC, ainsi que les groupes armés qui y opèrent. Cependant, l’absence de Tshisekedi lors des discussions a soulevé des interrogations sur l’efficacité de cette condamnation. Les dirigeants présents ont pu échanger sur des sujets cruciaux, mais sans la participation de l’un des principaux concernés, la portée de ces échanges reste limitée.
Emmanuel Macron a réagi à la situation en affirmant qu’il n’y avait pas de double standard dans la diplomatie française, et en appelant à un processus de paix entre la RDC et le Rwanda. Toutefois, cette déclaration intervient après que Tshisekedi ait déjà exprimé son mécontentement.
En parallèle, les discussions bilatérales entre Macron et Kagame, le président rwandais, ont continué, renforçant l’idée que la France cherche à jouer un rôle médiateur dans ce conflit. Cependant, le ministre rwandais des Affaires étrangères a clairement indiqué que toute rencontre entre les deux présidents ne devrait pas se limiter à un simple échange photographique, tant que des progrès concrets ne sont pas réalisés.
L’absence de dialogue direct et constructif entre les parties concernées, combinée à une perception d’indifférence de la communauté internationale, complique davantage la recherche d’une solution durable à la crise dans l’Est de la RDC.
Nicolas Kayembe