Le 8 octobre, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a dirigé une réunion cruciale de la Troïka politique dans son cabinet. Cette rencontre a réuni des figures clés du gouvernement, notamment le vice-ministre du Budget et le vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), pour évaluer la situation des finances publiques.
Les résultats de septembre ont été encourageants, avec un solde positif noté pour les finances publiques. Selon le Coordonnateur du Comité technique de suivi et d’évaluation des réformes, Félicien Mulenda, les recettes ont en effet surpassé les dépenses. Ce constat témoigne d’une gestion budgétaire plus rigoureuse, une tendance qui pourrait signaler un tournant pour l’économie congolaise.
Un des points clés abordés durant cette réunion a été la soutenabilité budgétaire de la paie des agents de l’État. Les discussions ont souligné la nécessité de maintenir l’enveloppe salariale en deçà de 35% des recettes totales. Cette mesure vise à garantir que les ressources nécessaires pour l’investissement ne soient pas sacrifiées, un enjeu fondamental pour la croissance économique à long terme.
“Les autorités de la Troïka politique ont analysé la soutenabilité budgétaire. Selon les normes internationalement admises, l’enveloppe salariale ne doit pas dépasser 35% des recettes totales. Avec les augmentations récentes, il est crucial de ne pas dépasser ce seuil et d’éviter que l’enveloppe salariale n’absorbe 50% ou plus des recettes. Sinon, il ne restera pas suffisamment de ressources pour l’investissement, essentiel à la croissance économique. L’investissement public constitue une part importante de l’ensemble des investissements”, indique le coordonnateur du CTR.
Les récentes négociations entre le gouvernement et les syndicats ont eu un impact sur l’enveloppe salariale, mais les autorités restent prudentes. L’objectif est de veiller à ce que les augmentations ne compromettent pas l’équilibre budgétaire, un équilibre qui est crucial pour la prospérité économique future du pays. “Il y a eu plusieurs négociations entre le gouvernement et les syndicats, ce qui a entraîné une augmentation de l’enveloppe de la paie”, précise-t-il.
Par ailleurs, la Troïka a décidé de retarder la révision des instruments de politique monétaire. Cette décision repose sur l’observation de la stabilité économique, qui, selon Mulenda, est encore récente. La vigilance sera de mise jusqu’à la fin de l’année pour évaluer si cette stabilité peut être maintenue dans le temps.
“Nous avons constaté que la stabilité persiste, tant au niveau de l’inflation que du marché de change. Cependant, cette stabilité est encore récente, et nous n’en sommes qu’au troisième mois. Il est donc nécessaire d’observer son évolution jusqu’à la fin de l’année avant d’envisager une révision des instruments de politique monétaire” fait savoir Félicien Mulenda.
Un soutien budgétaire de la Banque mondiale, évalué à 1 milliard de dollars, a également été discuté. Ce déblocage, prévu en deux tranches, pourrait fournir une bouffée d’oxygène indispensable à l’économie congolaise. “Les autorités ont passé en revue les points restants à régler pour permettre le décaissement de cet appui budgétaire”, confie-t-il.
Les préparatifs pour la participation de la RDC aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, prévues le 21 octobre à Washington, occupent également une place centrale dans l’agenda du gouvernement. “Les services concernés ont été chargés de préparer des réponses adéquates, qui seront harmonisées lors de la prochaine réunion de la Troïka, mardi prochain”, ajoute Mulenda.
La délégation congolaise, qui sera conduite par des figures importantes telles que le ministre d’État au Budget et le ministre des Finances, met en avant l’importance d’une représentation forte à ces assemblées. Leur présence pourrait être un vecteur essentiel pour attirer des investissements et du soutien financier.
JS