Dans un contexte électoral déjà tendu, la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC) fait face à une controverse d’une ampleur inquiétante. En effet, la distribution de lettres de mise en disponibilité à ses agents et cadres semble masquer des intentions bien plus sombres qu’un simple exercice administratif.
Ces lettres, envoyées à la hâte, ont pour effet de priver près de 38 employés d’un tiers de leur salaire, une mesure qui pourrait être perçue comme une manœuvre calculée pour assouvir des intérêts personnels au détriment des droits des travailleurs. En se servant de ce mécanisme, l’employeur pourrait ainsi tenter de détourner l’attention des véritables enjeux derrière cette décision.
Les répercussions de cette action sont alarmantes, non seulement pour les agents concernés, mais aussi pour leurs familles qui dépendent de ces revenus. Le caractère alimentaire de ces salaires ne peut être sous-estimé, surtout dans un pays où les conditions économiques sont déjà précaires. Les lettres de mise en disponibilité, distribuées au mois de novembre 2023, posent la question : à qui profitent réellement ces décisions ?
D’un autre côté, l’employeur de la RTNC semble jouer avec le calendrier électoral à son avantage. La loi électorale de 2023 stipule clairement que les candidatures doivent être déposées avant des dates limites précises, et tout manquement à cette règle peut mener à l’inéligibilité. En envoyant ces lettres après la clôture des dépôts, l’employeur semble non seulement ignorer la loi, mais également jouer avec le sort professionnel de ses agents.
Alors que les candidats députés de décembre 2023 réclament la restitution de leurs salaires injustement retenus, il devient impératif que les autorités compétentes, y compris le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya, interviennent pour mettre fin à ces abus. Les agents et cadres de la RTNC ne doivent pas être considérés comme des victimes collatérales de jeux de pouvoir.
Il est temps de restaurer la justice et de garantir le respect des droits des travailleurs, car en fin de compte, la crédibilité d’une institution repose sur la confiance qu’elle inspire à ses employés et à la population qu’elle sert.
Antoine Botshili