La question de la révision constitutionnelle s’invite au cœur des débats politiques, suscitant des réactions passionnées parmi les acteurs de la société. Lors des états généraux de la justice, le professeur André Mbata a surpris en affirmant qu’il n’est pas opposé à des révisions, remettant en question l’idée d’une Constitution immuable.
“La justice congolaise est malade, le parquet est malade, le siège est malade. Tout le monde n’est pas juriste et tout juriste n’est pas constitutionnaliste… On ne fait pas le droit, pas le droit constitutionnel des réseaux sociaux”, a-t-il déclaré. Cette déclaration marque un tournant dans la perception de la loi fondamentale, longtemps considérée comme un dogme dans le paysage politique congolais.
En affirmant que la Constitution actuelle est la meilleure depuis l’indépendance, mais non intouchable, Mbata soulève une réflexion cruciale sur l’adaptabilité des lois aux réalités sociopolitiques changeantes. Il souligne que le droit constitutionnel ne doit pas être un sujet de débat réservé aux seuls juristes, mais un enjeu accessible à tous.
“Quand je dis que cette constitution que je tiens aujourd’hui est la meilleure depuis l’indépendance, où est la contradiction du professeur Mbata ?Comparée à la loi fondamentale de 2005, à la constitution de 1964, 1967, elle est meilleure. Je n’ai pas dit qu’elle est intouchable, je n’ai jamais dit ça”, a expliqué le professeur en droit constitutionnel.
Cependant, le retour en force d’une vidéo datant de 2014, où il défendait une position opposée sous le régime de Joseph Kabila, soulève des questions sur la cohérence de ses propos. Ce revirement illustre la complexité du débat sur la révision constitutionnelle, où les intérêts politiques et les évolutions personnelles s’entremêlent.
Nicolas Kayembe