Qu’advient-il des états généraux ? La guérison de la justice malade à Goma n’est-elle qu’un simple slogan ? Telles sont les questions lancinantes que se pose tout Gomatracien en ce moment après avoir vu un propriétaire d’une parcelle être dépouillé de celle-ci au profit de quelqu’un qui ne dispose ni d’un titre, ni d’un acte de vente.
Un scandale inédit à Goma
Depuis la déclaration du président de la République Félix Tshisekedi sur la justice congolaise, qu’il a qualifiée de « malade », ce dernier cherche sans relâche un médecin manifestement qualifié, en la personne du jeune Constant Mutamba. Le garde des sceaux a démarré des réformes courageuses pour redonner à notre justice ses lettres de noblesse et améliorer le climat des affaires. Il est inutile de rappeler que les investisseurs hésitent à se rendre dans un pays où les conflits fonciers ont atteint leur paroxysme.
Hélas, à Goma, la guérison de la justice devra attendre un autre médecin, car la situation a empiré depuis la semaine dernière. Les Gomatraciens se sont réveillés un samedi ébahis en voyant un phénomène inédit : les Wazalendo, la police et les militaires sont intervenus pour expulser un propriétaire de sa parcelle, alors qu’il possédait tous ses documents, tandis que l’expulseur ne disposait d’aucun document.
Contacté par notre rédaction, l’infortuné a affirmé que les états généraux de la justice ne sont qu’un slogan ; la justice congolaise n’est pas malade, mais agonisante.
La communauté musulmane en rue contre une justice agonisante
D’après une lettre envoyée au ministre de la Justice, dont une copie est réservée au Président de la République, magistrat suprême, la COMICO est surprise de voir que sa parcelle a miraculeusement changé de propriétaire alors qu’elle était en justice contre son spoliateur. Le président de la chambre a rendu un jugement inique, imitant même les signatures de ses collègues, et se retrouve emprisonné pour la même cause. Le juge d’appel s’est prononcé en faveur de ce jugement inique sans avoir préalablement acquitté le président de la chambre, qui croupit en prison pour la même raison.
Nous venons d’apprendre, pendant la rédaction de cet article, que même le conservateur ne reconnaît pas deux titres pour cette parcelle en conflit. Comment en est-on arrivé à l’expulsion de celui qui dispose régulièrement d’un titre non annulé par une décision judiciaire ?
Un conseiller de Constant Mutamba pris la main dans le sac
Après avoir été expulsé de sa parcelle, Monsieur Janvier, car c’est de lui qu’il s’agit, a saisi la justice en tierce opposition en présentant ses titres au juge, qui a immédiatement ordonné l’arrêt des travaux entrepris par son bourreau. En une seule journée, celui-ci a rapidement détruit tout pour commencer à construire. L’exécution de l’arrêt se heurte désormais à la résistance, notamment à travers un appel téléphonique d’un conseiller du ministre de la Justice.
Il est inutile de rappeler que les efforts du ministre de la Justice et du président de la République sont renvoyés aux calendes grecques. À Goma et Bukavu, seule la loi du plus fort financièrement s’applique. À Bukavu, un haut magistrat est emprisonné pour un dossier opposant un spoliateur à l’Église Néo-Apostolique. Aujourd’hui, à Goma, un président de chambre est emprisonné pour avoir rendu un jugement inique, mais le spoliateur impose sa loi, car il dispose des ressources financières nécessaires.
Quand la guérison de la justice congolaise sera-t-elle une réalité ? Telle est la question que se posent tous les Gomatraciens face à ce scandale du siècle.


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Le Baromètre