La ville de Lubumbashi fait face à un phénomène inquiétant : la multiplication des maisons construites sous les lignes haute tension de la Société nationale d’électricité (SNEL) et sur le lit des rivières.
Ce vendredi 6 décembre, une délégation de députés provinciaux du Haut-Katanga a effectué une descente sur le terrain pour constater l’ampleur de ces installations anarchiques. Les sites concernés incluent notamment la route de contournement dans la commune Annexe, le quartier Mampala dans la commune de Lubumbashi, et certains secteurs de la commune Rwashi.
Selon la SNEL, un espace de 25 mètres de part et d’autre des lignes haute tension doit être respecté pour éviter des accidents graves. Pourtant, des habitations, des marchés improvisés, et même des ateliers artisanaux prolifèrent sous ces lignes électriques. Ces installations exposent directement les habitants à des risques d’électrocution, particulièrement en cas d’incidents liés au réseau électrique.
Le danger ne s’arrête pas aux lignes électriques. Plusieurs maisons ont été construites sur le lit de la rivière Lubumbashi ou à proximité immédiate, notamment dans le quartier Brondo de la commune de Kenya. Ces habitations sont régulièrement touchées par des inondations, entraînant des dégâts matériels considérables et des maladies d’origine hydrique telles que le choléra, qui affectent les populations les plus vulnérables.
Face à ces dangers, la délégation conduite par le député provincial Killer Mubambe a souligné l’urgence de prendre des mesures. “Les maisons doivent être érigées à plus ou moins 25 mètres des lignes haute tension. Ce que nous voyons ici constitue un danger majeur pour les habitants”, a-t-il alerté. Pour les autorités locales, il est impératif de sensibiliser les populations sur les conséquences de ces installations illégales.
Les constructions anarchiques expliquent également des lacunes dans la régulation urbaine et le contrôle des infrastructures. Les autorités locales, en collaboration avec la SNEL, appellent à une mobilisation collective pour stopper ces pratiques, mais aussi pour envisager des solutions de relogement pour les familles concernées. Cependant, les moyens pour une telle opération restent limités.
Alors que les risques d’accidents électriques et d’inondations demeurent élevés, la délégation des députés provinciaux plaide pour une action rapide et concertée. Lubumbashi ne peut se permettre d’attendre un drame pour agir. La gestion de ces espaces dangereux devient une priorité pour garantir la sécurité des habitants et préserver l’équilibre environnemental de la ville.
Nicolas Kayembe