Le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Gilbert Kabanda, a annoncé, mardi au Sénat, qu’une procédure est en cours pour l’acquisition d’un satellite national. Ce projet, financé à hauteur de 20 millions de dollars issus des contrats miniers avec la Chine (Sicomines), marque une étape significative pour la RDC dans sa quête d’indépendance technologique et de gestion autonome de son territoire.
“Une procédure d’acquisition d’un satellite propre à la RDC est en cours. Une commission a été mise en place pour en examiner les caractéristiques, pour un crédit de vingt millions de dollars américains des fonds issus de la Sicomines (contrats chinois)”, a déclaré le ministre Gilbert Kabanda.
Cette annonce intervient dans le cadre d’une question orale posée par le sénateur Michel Lingepo sur la cartographie géographique du pays. Selon le ministre, les défis liés à la gestion des ressources naturelles et au développement du territoire nécessitent des outils modernes. Un satellite pourrait non seulement améliorer la précision des données cartographiques, mais aussi renforcer la surveillance des richesses naturelles, des forêts et des zones sensibles du pays.
Bien que l’Institut géographique du Congo (IGC) produise actuellement des cartes géographiques essentielles, comme celles des 145 territoires et des tribus du pays, son incapacité à réaliser des relevés aériens limite ses performances. “L’IGC n’a plus d’avion pour la photogrammétrie aérienne, faute de moyens”, a regretté Gilbert Kabanda. La mise à jour numérique des cartes existantes reste également en suspens, faute de financements suffisants.
L’acquisition d’un satellite pourrait non seulement combler ces lacunes, mais aussi positionner la RDC comme un acteur clé dans l’espace technologique africain. Ce projet ouvrirait la voie à des avancées dans divers secteurs, comme l’agriculture, l’urbanisme, la gestion des catastrophes naturelles, et même la défense nationale.
Cependant, la réussite de cette initiative dépendra de la mobilisation des fonds nécessaires et de la mise en place d’une expertise technique nationale. Pour Gilbert Kabanda, la modernisation des outils géographiques de la RDC est un impératif stratégique. Le projet du satellite, s’il aboutit, pourrait devenir un exemple de l’impact positif des investissements technologiques sur le développement d’un pays.
Nicolas Kayembe