Lundi, la tension a atteint son paroxysme à l’Institut facultaire de Yangambi (IFA). Des étudiants, excédés par l’annulation des examens de première session prévue initialement le vendredi précédent, ont laissé éclater leur colère. Ce chaos est la conséquence directe de la grève initiée le 9 décembre dernier par le syndicat national des enseignants de l’ESU et suivie par l’Association des professeurs de l’IFA (APIFA), paralysant ainsi toute activité académique.

Malgré une réunion d’urgence entre l’APIFA et le comité de gestion le 11 décembre, aucune solution n’a été trouvée. Les professeurs ont maintenu leur position, soutenant la grève nationale. Cette impasse a suscité une montée de frustrations chez les étudiants qui, dans une lettre affichée sur les murs de l’institution, avaient prévenu : si les examens ne reprenaient pas le lundi, l’institution serait prise pour cible. Le pire a fini par se produire.
Les dégâts sont considérables. Le constat sur place est désolant : fenêtres brisées, bureaux saccagés, et l’unique véhicule de l’IFA, acquis avec peine, réduit en cendres. Les étudiants en colère ont également incendié le bus de l’établissement, détruit plusieurs ordinateurs et pillé l’hôpital universitaire en brisant ses meubles. Cet acte de destruction traduit une exaspération profonde face à l’impasse académique, mais il plonge l’IFA Yangambi dans une crise sans précédent.

Face à cette situation critique, le recteur ad intérim, le professeur Osombause, a lancé un appel au calme, exhortant les étudiants à la retenue. Il a insisté sur la nécessité de rester unis pour permettre à l’institution de se relever et de reprendre ses activités. “Le comité de gestion est prêt à dialoguer avec toutes les parties pour trouver une issue à cette crise”, a-t-il affirmé, appelant à la solidarité pour préserver l’avenir de l’IFA Yangambi.
Cette explosion de colère met en lumière les tensions accumulées au sein du secteur universitaire congolais. Entre grèves récurrentes et frustrations étudiantes, la situation à l’IFA Yangambi soulève une question cruciale : comment restaurer un dialogue constructif pour éviter que de telles crises ne se répètent et garantir un avenir stable aux étudiants, premières victimes de ces conflits ?
Espedi Saile