L’Union européenne, les États-Unis et la communauté internationale ne peuvent plus fermer les yeux sur « les exactions du Rwanda » à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a exhorté le Dr Denis Mukwege, mercredi devant le Parlement européen.
Des sanctions économiques s’imposent contre Kigali pour faire cesser les massacres, a dit le Prix Nobel de la Paix 2018.
Le célèbre gynécologue, fondateur de l’hôpital de Panzi au Sud-Kivu, a décrit une situation désastreuse à Goma, capturée par les troupes antigouvernementales du M23 soutenues par le Rwanda, ainsi qu’au Sud-Kivu.
« On dépasse les 3.000 morts et des cadavres jonchent toujours les rues, les hôpitaux sont débordés, les gens meurent comme des mouches, le désastre sanitaire est imminent », a-t-il alerté au cours d’une audition, par vidéo, de la délégation UE-Afrique du Parlement européen.
« Cette horreur rend le silence du monde insoutenable », a ajouté la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, présente ce mercredi à Bruxelles.
Le moteur de cette guerre est à leurs yeux la volonté du Rwanda de piller les ressources en cobalt, coltan ou en tantale du sous-sol congolais, ce que Kigali dément. Le protocole d’accord entre l’UE et le Rwanda sur les minerais critiques pour la transition énergétique mondiale est d’autant plus inacceptable pour eux
La Commission européenne a déjà annoncé une nouvelle enveloppe de 60 millions d’euros d’aide humanitaire, mais l’aide peine à parvenir à destination. L’UE est en train de réexaminer son partenariat de sécurité et de coopération avec le Rwanda et d’envisager d’autres étapes. Le sujet a été mis à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères, le 24 février.
Pour la présidente de la délégation UE-Afrique, l’eurodéputée belge Hilde Vautmans (Open Vld, Renew), la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas « doit exercer une pression réelle ».
Avec BELGA