La session ordinaire de mars 2025 de l’Assemblée nationale s’est ouverte ce samedi 15 mars dans un contexte marqué par l’aggravation de l’agression rwandaise sous couvert du M23/AFC dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Devant les députés nationaux de retour après trois mois de vacances parlementaires, le président de la Chambre basse du Parlement, le professeur Vital Kamerhe, a placé son discours sous le signe de la cohésion nationale et de la solidarité internationale pour restaurer la paix.

D’entrée de jeu, Vital Kamerhe a tenu à rappeler les efforts menés par l’Assemblée nationale sur le plan diplomatique pour dénoncer cette guerre imposée au peuple congolais. Il a notamment souligné les avancées obtenues au sein de l’Assemblée Parlementaire Francophone (APF), qui a condamné officiellement l’agression rwandaise lors de sa réunion de Montréal en juillet 2024 et réaffirmé cette position en janvier 2025 à Can Tho, au Vietnam.
De plus, le Parlement panafricain a adopté une déclaration de solidarité pour exiger la cessation des hostilités en RDC. Un signal fort qui, selon Kamerhe, prouve que la diplomatie parlementaire joue un rôle clé dans la sensibilisation de la communauté internationale sur cette crise qui n’a que trop duré.
Si le président de l’Assemblée nationale se réjouit des récentes condamnations internationales, notamment la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui pointe directement Kigali comme force d’agression, il estime que les sanctions restent encore timides.
« Quoiqu’encore insuffisantes, ces mesures marquent néanmoins un tournant dans la reconnaissance de la vérité sur ce conflit », a-t-il déclaré. Il a salué les actions diplomatiques de pays comme la Belgique, le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’ensemble de l’Union européenne, qui soutiennent les efforts de paix en RDC.
Dans la même dynamique, Kamerhe a salué les initiatives régionales portées par la SADC et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), à travers les processus de Luanda et de Nairobi, sous la médiation du président angolais João Lourenço et de l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta.

Au-delà du plaidoyer diplomatique, Vital Kamerhe a insisté sur l’importance de l’unité nationale face à cette guerre. Il a relayé l’appel du président de la République, Félix Tshisekedi, à la cohésion nationale, exhortant chaque Congolais, quelle que soit son appartenance politique, à se mobiliser pour défendre l’intégrité territoriale du pays.
Dans un ton inspiré, il a conclu son allocution par une citation biblique du Psaume 32:8 : « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi. » Une manière d’encourager le chef de l’État à poursuivre ses efforts pour la paix et la stabilité du pays.
Cette session parlementaire ne sera pas uniquement axée sur la question sécuritaire. Selon Vital Kamerhe, plusieurs propositions de lois seront examinées, notamment celles portant sur des réformes institutionnelles et économiques visant à renforcer la gouvernance du pays.
Profitant de la récente célébration de la Journée internationale des droits de la femme, il a également promis de travailler à l’autonomisation des femmes congolaises, soulignant leur rôle central dans la construction d’une nation forte et résiliente.
L’Assemblée nationale s’apprête ainsi à jouer un rôle clé dans les prochaines semaines, tant sur le plan législatif que diplomatique, pour contribuer à la restauration de la paix et au développement du pays.
CB