L’Union européenne (UE) a annoncé de nouvelles sanctions contre des responsables du M23/AFC et leurs complices, marquant un durcissement de sa position face à l’instabilité persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Parmi les cibles figurent des chefs politiques et militaires du groupe rebelle, ainsi qu’une entreprise rwandaise accusée de financer le conflit à travers le commerce illicite de l’or.
Ces mesures visent notamment Joseph Musanga Bahati, gouverneur du Nord-Kivu sous contrôle du M23, ainsi que Bertrand Bisimwa, leader politique du mouvement. D’autres figures influentes, telles que John Imani Nzenze, chargé du renseignement, et Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande, sont également sanctionnées pour leur rôle dans les violences contre les civils. En parallèle, l’UE a désigné Ruki Karusisi, un général rwandais accusé de soutenir les opérations militaires du M23 sur le sol congolais.
L’un des volets clés de ces sanctions concerne l’économie de guerre du M23. L’entreprise Gasabo Gold Refinery, basée à Kigali, est directement pointée du doigt pour son rôle dans l’exploitation et l’exportation illégale de l’or congolais, une activité qui alimente la rébellion et prive la RDC de précieuses ressources. Cette décision marque une volonté de s’attaquer aux circuits financiers qui permettent au M23 de maintenir ses opérations.
Avec ces sanctions, l’Union européenne envoie un message clair : l’impunité des groupes armés et de leurs soutiens économiques ne sera plus tolérée. Alors que Kinshasa réclame une implication plus forte de la communauté internationale, cette initiative pourrait renforcer la pression diplomatique sur Kigali et relancer les efforts pour une solution durable à la crise sécuritaire dans l’Est congolais.

CB