À Butembo, l’Auditeur militaire de la garnison, Nkuwa Milose Georges, se retrouve sous le feu des accusations pour des pratiques illégales liées à la justice. Selon des mouvements citoyens comme le Parlement Débout de Furu, l’auditeur exigerait une caution de 1000 dollars américains pour accorder la liberté provisoire à des détenus. Ce montant serait jugé exorbitant et illégal, entraînant la détention d’innocents, notamment à la prison de Kakwangura, où certains y sont restés incarcérés faute de pouvoir payer cette somme.
Le Parlement Débout de Furu a dénoncé ces agissements publiquement depuis le 15 mars 2025, plaçant des affiches à Furu et dans les environs, exigeant le départ immédiat de l’Auditeur militaire. Ils revendiquent la libération de plus de 28 personnes détenues injustement, accusant l’auditeur d’utiliser son poste pour se livrer à un « monnayage de la justice ». La population se plaint que cette situation engendre une souffrance immense, certains détenus étant morts en prison faute de pouvoir s’acquitter de cette caution.
Cette prise de position rejoint une dénonciation antérieure faite par l’avocat Maître Kasereka Kisunga Guy-Guy, qui a interpellé le Ministère de la Justice et l’Auditeur général en février 2025. Le cabinet de l’avocat se dit choqué par les abus de pouvoir de l’Auditeur militaire, bien que celui-ci nie formellement ces accusations, exigeant des preuves concrètes. Maître Kasereka, de son côté, insiste sur une démarche légale et administrative, en rejetant toute forme de protestation de rue.
Les proches de l’Auditeur militaire, contactés pour donner leur version des faits, réclament des preuves tangibles concernant les accusations de paiement de caution. Ils soulignent que, contrairement aux accusations, des libérations récentes ont eu lieu sans qu’aucune somme d’argent n’ait été demandée. Selon eux, des détenus ont été relâchés après avoir obtenu de l’aide pour leur transport, ce qui contredirait les accusations de paiement de 1000 dollars pour la liberté provisoire.
En attendant les résultats d’une enquête approfondie, les autorités judiciaires à Kinshasa, incluant le ministre Constant Mutamba, ont promis de suivre de près l’affaire. Maître Kasereka Kisunga Guy-Guy continue ses démarches pour faire toute la lumière sur cette affaire qui, à ce jour, divise la population de Butembo et fait l’objet de vives tensions.
CB