L’enterrement du chanteur révolutionnaire Delcat Idengo, le mardi 25 mars à Beni, a viré au drame. Deux personnes ont été tuées par balle et plusieurs autres blessées lors d’affrontements entre forces de l’ordre et jeunes en colère au stade et cimetière de Kimbangu, en commune Bungulu. Selon des témoins, les tensions ont éclaté lorsque des éléments de sécurité ont tenté de contenir des manifestants déterminés à exprimer leur frustration face aux conditions du décès de l’artiste.
Ce climat de méfiance a rapidement dégénéré en heurts violents. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule, mais des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville, notamment au rond-point du 30 Juin et sur le boulevard Nyamwisi. Les habitants, paniqués, ont déserté les rues, tandis que les blessés ont été transportés d’urgence dans des structures sanitaires locales.
En conséquence, une paralysie totale des activités a été observée à Beni ce mercredi. Commerces, écoles et marchés sont restés fermés par crainte d’un regain de violence. Des groupes de jeunes, notamment des membres de mouvements citoyens, ont exprimé leur colère en improvisant des barricades et en dénonçant une répression excessive des forces de l’ordre.
Delcat Idengo, figure emblématique de la contestation à travers sa musique engagée, avait été assassiné à Goma il y a un mois, un crime attribué aux rebelles du M23-RDF. Son corps, transporté à Beni pour son inhumation, a ravivé les tensions dans une ville déjà marquée par l’insécurité et la défiance envers les autorités.
CB