Le 26 mars 2025, le président Félix Tshisekedi s’est rendu à Luanda pour une rencontre avec son homologue angolais, João Lourenço. Cette visite intervient dans un contexte diplomatique tendu, marqué par l’annonce récente du retrait de l’Angola en tant que médiateur dans le conflit entre Kinshasa et Kigali. Malgré cette décision, les deux chefs d’État ont exprimé leur volonté de maintenir des relations solides et de poursuivre la coopération bilatérale, en particulier sous l’égide de l’Union africaine.
Le retrait de l’Angola intervient après plusieurs tentatives infructueuses de faire avancer le dialogue entre la RDC et le Rwanda, dont un sommet avorté à Luanda en décembre 2024 et la récente échec des discussions entre Kinshasa et le M23. Ce climat de blocages successifs a poussé Luanda à se désengager de la médiation tout en redéfinissant ses priorités diplomatiques, notamment la présidence de l’Union africaine. Toutefois, la fin de l’implication directe de l’Angola dans le processus de paix ne marque pas la fin des négociations.
Le 18 mars 2025, la RDC avait accepté de rencontrer le M23 sous le cadre du processus de Luanda, mais les rebelles avaient refusé de participer en raison des sanctions européennes imposées à leurs dirigeants. Cette nouvelle dynamique a conduit à la fusion des processus de Nairobi et de Luanda, avec un panel de cinq facilitateurs désignés pour relancer le dialogue politique et éviter une escalade militaire. La mise en place d’un mécanisme de vérification du cessez-le-feu fait également partie des priorités des négociations à venir.
La crise dans l’Est de la RDC reste un défi régional majeur, nécessitant une coordination plus poussée entre les acteurs internationaux. Le rôle discret mais actif du Qatar et la fusion des efforts de la SADC et de l’EAC ouvrent la voie à une redéfinition des stratégies diplomatiques, mais l’issue du conflit demeure incertaine.
CB