La crise sécuritaire qui frappe la région de Walikale-Centre, au Nord-Kivu, prend une nouvelle tournure ce vendredi 28 mars, avec l’interruption totale des réseaux de téléphonie mobile.
Cette situation est due à une pénurie de carburant, indispensable pour alimenter les groupes électrogènes qui assurent le fonctionnement des antennes des opérateurs mobiles. « L’alerte sur l’insuffisance de carburant a été lancée hier par le gestionnaire du site, qui prévenait que, à tout moment, les réseaux Vodacom et Orange allaient être coupés faute de carburant », indique une source locale. Ce constat a été rapidement confirmé sur le terrain, accentuant l’isolement de la région.
La coupure des communications affecte non seulement Walikale-Centre, mais aussi les villages environnants, principalement désertés par leurs habitants. Ceux qui ont fui dans la brousse sont particulièrement touchés, étant désormais totalement coupés du reste du monde. « Nous sommes aussi affectés car nous n’aurons plus les nouvelles », déplore un habitant de Mubi, une localité située à 32 kilomètres de Walikale-Centre. Les résidents locaux, déjà confrontés à la pression des rebelles de l’AFC/M23, vivent désormais une double peine : l’insécurité et l’isolement.
Walikale-Centre, qui dépend des réseaux d’Orange et de Vodacom, voit ses communications totalement perturbées, ce qui complique davantage le suivi de la situation sécuritaire dans la zone. Airtel, autre opérateur, avait déjà cessé de desservir cette région il y a deux ans. La coupure intervient à un moment où la zone reste sous contrôle des rebelles, malgré les déclarations de retrait de l’AFC/M23, qui, jusqu’à présent, n’ont pas été observées sur le terrain.
La rupture des réseaux de téléphonie à Walikale-Centre est un exemple frappant des conséquences dramatiques de l’insécurité persistante dans l’est de la RDC, où la population se retrouve dans une situation d’extrême vulnérabilité, à la fois sur le plan humain et informationnel.
CB