Face à une insécurité grandissante à Bukavu, l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu a officiellement lancé sa session ordinaire de mars à Uvira, ce lundi 31 mars 2025. Une première historique qui traduit la gravité de la situation sécuritaire dans la province. « Nous n’avons pas fui Bukavu, mais nous avons pris nos responsabilités pour garantir le bon fonctionnement de nos institutions », a déclaré Feston Kabeza, président de l’organe délibérant.
La recrudescence des violences perpétrées par des groupes armés a entraîné des déplacements massifs de populations et plongé plusieurs territoires dans une instabilité chronique. Pour de nombreux observateurs, cette délocalisation symbolise l’incapacité des autorités à sécuriser Bukavu. « C’est un aveu d’échec. Si même les élus ne peuvent plus siéger dans la capitale provinciale, que dire des populations abandonnées à leur sort ? », s’indigne un membre de la société civile.
Malgré ce climat de tension, les députés provinciaux entendent mener leurs travaux avec détermination. Parmi les priorités figurent la gouvernance locale et des mesures urgentes pour restaurer la paix. « Nos débats doivent aboutir à des actions concrètes. Nous ne pouvons pas nous contenter de constats, il faut des solutions immédiates », a insisté un élu présent à Uvira.
Pendant ce temps, des voix s’élèvent pour exiger une intervention rapide du gouvernement central. « Nous avons besoin d’une réponse forte et immédiate. L’État doit reprendre le contrôle de cette province », plaide un leader communautaire. En attendant, la session provinciale se déroule sous haute sécurité, signe que l’ombre des violences plane toujours sur le Sud-Kivu.
CB