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Processus de Doha/ Kinshasa-M23/AFC « Les préalables du M23 : une imposture inacceptable » (Steve Mbikayi)

Les préalables énoncés par le M23 le 8 avril 2025, en tant que condition pour entamer un dialogue avec le gouvernement congolais, soulèvent de nombreuses questions sur leurs intentions réelles. Derrière ces demandes se cache une tentative évidente d’obtenir par la pression psychologique ce qui leur est refusé par la démocratie et la légitimité populaire : une reconnaissance politique imméritée, favorisant une prédation institutionnalisée d’un groupe rebelle au service d’un agenda extérieur.

L’un des préalables qui soulève le plus de débats est l’exigence faite au président de la République de déclarer publiquement une volonté politique de dialogue avec le M23. Ce type de demande, jugée inacceptable par certains analystes, serait, selon eux, une véritable capitulation symbolique, légitimant ainsi les actions de ceux responsables des violences à Goma. « Cela reviendrait à contraindre l’État congolais à s’agenouiller devant les responsables d’un carnage », estiment les détracteurs de cette exigence.

Les autres préalables, comme l’abrogation de la résolution parlementaire du 8 novembre 2022 et la levée des poursuites contre les dirigeants du M23, suscitent également une vive opposition. « Effacer les crimes, blanchir les coupables, désarmer l’État face à l’impunité », ce sont là des actions qui, selon les critiques, dévalorisent le système judiciaire congolais et ignorent la mémoire des victimes. « C’est une insulte à notre système judiciaire, à la mémoire des victimes, et à ceux qui, dans l’Est, résistent à la terreur », déclare un analyste.

Enfin, les demandes de la fin des « discours de haine » et d’un cessez-le-feu bilatéral sont perçues comme des tentatives de normaliser l’occupation du territoire congolais. Le M23, soutenu par le Rwanda, continue de contrôler des localités, percevant illégalement taxes et impôts. Ce qui, selon certains observateurs, s’apparente à une stratégie d’annexion. « Le M23 s’installe dans les territoires sous occupation rwandaise, gouverne, administre, et pourrait bientôt émettre sa propre monnaie », conclut un expert sur la situation. Le défi est désormais de préserver l’intégrité et la souveraineté nationale face à ces tentatives de déstabilisation.

CB

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