Dans une lettre ouverte adressée à l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, le député national Steve Mbikayi exprime ses inquiétudes face à certaines postures prêtées à l’ancien chef de l’État. Dans ce texte intitulé Lettre ouverte à Joseph Kabila Kabange, il alerte sur ce qu’il qualifie de « signes troublants » entourant la posture actuelle de l’ex-président. « Votre long séjour à l’étranger, assimilé par beaucoup à un exil volontaire, votre intention supposée de rentrer par l’Est, plus précisément par Goma, région ravagée par la guerre, et vos récentes prises de position […] ont fini par installer un malaise dans les esprits », écrit-il.
Steve Mbikayi évoque les soupçons pesant sur l’ancien chef de l’État, que certains accusent d’entretenir une proximité avec le mouvement rebelle M23. Tout en affirmant ne pas vouloir accuser, l’ancien ministre se veut néanmoins clair : « Peut-il être profitable, pour un ancien PR de porter la veste d’un chef rebelle, fût-ce en silence ou par procuration ? », interroge-t-il, insistant sur les risques que représenterait une telle posture pour l’honneur et l’héritage politique de Joseph Kabila.
Dans sa tribune, le député rappelle les exemples d’anciens dirigeants africains ayant embrassé un rôle de médiateur et de sage après leur règne. Il cite notamment Olusegun Obasanjo, Joaquim Chissano ou encore Thabo Mbeki. « Ces hommes ont compris que la grandeur ne se conquiert pas seulement au pouvoir, mais dans l’attitude qu’on adopte une fois celui-ci quitté », souligne-t-il, en appelant Kabila à suivre cette voie.
Mbikayi termine son adresse par un appel solennel à la paix et à la responsabilité. « Ce que vous ne pouvez plus obtenir dans les urnes, vous ne l’obtiendrez jamais dans les forêts de Rutshuru », avertit-il, exhortant l’ancien président à devenir « ce patriarche respecté que l’Afrique pourra consulter ». Pour lui, le pays a besoin de voix sages, et l’Histoire n’a pas encore fermé la porte à Joseph Kabila.
La rédaction