Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé est arrivé à Kinshasa ce mercredi 16 avril 2025, dans le cadre d’une tentative de médiation entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Une mission diplomatique qui s’annonce épineuse, alors que les tensions entre les deux pays restent vives. « Il s’agit d’un conflit d’une complexité extrême, avec des ramifications régionales profondes », confie un diplomate africain au fait des négociations.
Avant cette étape congolaise, Faure Gnassingbé s’est d’abord rendu à Luanda pour des consultations avec son prédécesseur dans ce rôle, le président angolais João Lourenço. Ce dernier n’a pas réussi à faire émerger un consensus durable entre Kinshasa et Kigali. « Les autorités congolaises continuent d’accuser le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali rejette catégoriquement », rappelle une source proche du dossier, citant notamment les rapports des Nations Unies confirmant l’implication rwandaise.
Le nouveau médiateur devra jongler avec plusieurs processus parallèles, notamment ceux de Nairobi (piloté par la Communauté de l’Afrique de l’Est) et de Luanda (soutenu par la SADC), sans oublier la médiation émergente du Qatar. « Faure Gnassingbé devra harmoniser ces efforts pour éviter une cacophonie diplomatique qui affaiblit la recherche de solutions », avertit un analyste régional basé à Addis-Abeba.
Autre écueil : la position ferme de Kinshasa, qui refuse tout dialogue avec le M23. « La RDC n’entend discuter qu’avec Paul Kagame, le parrain de ces rebelles », affirme une source sécuritaire congolaise. Dans ce climat de méfiance, Faure Gnassingbé devra déployer toute sa diplomatie pour espérer ouvrir une brèche vers un apaisement durable.
CB