L’émotion est vive au camp militaire Lieutenant-Colonel Kokolo, à Kinshasa, après un acte d’une rare violence survenu à l’aube de ce mardi 15 avril. Un militaire des FARDC a abattu sa compagne, leurs sept enfants et un autre homme, avant de mettre le feu à leur maison et de retourner l’arme contre lui. Le drame, qui s’est déroulé aux environs de 4 heures du matin, plonge la communauté militaire dans la stupeur. « C’est une scène d’horreur que nous avons découverte. Tout le monde est sous le choc », a confié un officier sous anonymat.
Le mobile de cet acte reste pour l’instant un mystère, alors que les autorités militaires tardent à communiquer officiellement. Toutefois, plusieurs voix s’élèvent pour interroger le suivi psychologique des éléments en uniforme. « Ce n’est pas la première fois qu’un soldat pète les plombs. Il est temps que la question de la santé mentale soit prise au sérieux dans l’armée », estime un analyste sécuritaire contacté à Kinshasa.
Ce drame ravive de douloureux souvenirs. En 2020 au Sud-Kivu et en 2022 en Ituri, des militaires avaient également ouvert le feu sur des civils dans des conditions similaires. « Il faut revoir la discipline et les conditions de vie dans les casernes. Trop de frustrations accumulées peuvent conduire à l’irréparable », commente un ancien colonel des FARDC. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur ce nouveau drame qui endeuille l’armée congolaise.
CB