Le retour discret de l’ancien président Joseph Kabila à Goma, ce vendredi 18 avril 2024, continue de susciter interrogations et spéculations. D’après plusieurs sources concordantes, l’ex-chef de l’État congolais serait entré sur le territoire national via la frontière congolo-rwandaise, en provenance de Kigali, après plus d’un an d’absence. Ce retour, annoncé quelques jours plus tôt dans une correspondance adressée à Jeune Afrique, interviendrait dans un contexte de fortes tensions politico-sécuritaires dans l’Est de la République démocratique du Congo.
À Goma, le sénateur à vie aurait prévu des rencontres avec des notables locaux, mais aussi — fait plus troublant — avec des responsables du mouvement rebelle M23, actif dans la région depuis plusieurs mois. « Joseph Kabila envisagerait des échanges directs avec les autorités du M23 », confie une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat. Ces démarches alimenteraient des soupçons déjà anciens sur de possibles accointances entre le prédécesseur de Félix Tshisekedi et cette rébellion, que Kinshasa accuse régulièrement de bénéficier de complicités internes.
La présence de Kabila à Goma intervient alors que plusieurs de ses résidences feraient actuellement l’objet de mesures d’investigation par les autorités. Pour certains observateurs, ce retour pourrait être une tentative de repositionnement politique face à la dégradation de la situation sécuritaire. « Il pourrait s’agir d’une manœuvre visant à se présenter en médiateur ou en acteur incontournable de la paix », suggère un analyste politique basé à Kinshasa.
Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle de Joseph Kabila n’a été faite depuis son arrivée. Toutefois, certaines sources affirment qu’il préparerait une adresse à la nation dans les prochains jours. Une prise de parole qui, selon plusieurs analystes, pourrait « lever le voile sur les véritables motivations de ce retour inattendu ».
CB