Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, est désormais interdit d’activités sur toute l’étendue du territoire congolais. La décision, annoncée ce samedi 19 avril par le ministère de l’Intérieur, invoque un manquement grave aux obligations républicaines, notamment en pleine période de guerre contre les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda.
« L’ancien président Joseph Kabila ne s’est jamais exprimé publiquement pour condamner l’agression du pays », déplore le ministère, qui voit dans son silence une « attitude ambiguë » incompatible avec son statut d’ancien chef de l’État. Kinshasa s’étonne surtout de son retour par la ville de Goma, aujourd’hui sous contrôle des rebelles, où il bénéficierait d’une protection assurée par ces mêmes forces hostiles à la République.
S’appuyant sur les articles 29, 30 et 31b de la loi régissant les partis politiques en RDC, le gouvernement affirme que « les activités du PPRD sont suspendues sur toute l’étendue du territoire national ». Le ministère indique en outre qu’une saisine du Parquet près la Cour Constitutionnelle est en cours, afin d’examiner les actes posés par Joseph Kabila dans ce contexte critique.
Le gouvernement lance enfin un rappel à l’ordre à l’ensemble de la classe politique : « Tous les partis ont le devoir de défendre l’unité nationale, la souveraineté et l’intégrité du territoire. Aucun silence ne saurait être neutre face à l’agression. » Cette décision marque une rupture sans précédent entre les autorités actuelles et le camp de l’ancien président, dans un climat national de plus en plus tendu.
CB