En visite à Kinshasa, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prevot, a salué les récents progrès diplomatiques visant à mettre un terme à la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo. Toutefois, il appelle à ne pas céder à un optimisme précipité. « Il faut rester vigilant quant au processus initié par Doha et Washington », a-t-il déclaré à la presse ce lundi 28 avril 2025.
Le diplomate belge a souligné l’importance d’évaluer concrètement l’impact des récents accords, notamment le communiqué conjoint signé à Doha entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23/AFC, ainsi que l’accord de principes conclu à Washington entre Kinshasa et Kigali sous médiation américaine. « Nous souhaitons surtout pouvoir mesurer les résultats concrets qui pourraient subvenir dans les jours ou semaines à venir », a-t-il insisté.
Maxime Prevot a précisé que la Belgique, sans ambition de jouer un rôle de médiateur, entend contribuer au processus dans la mesure de ses capacités. « Il n’y a pas d’autres buts recherchés que la sécurisation de l’Est du Congo et des populations qui y vivent », a-t-il affirmé, tout en rappelant que la reconnaissance d’un médiateur dépend de l’acceptation par toutes les parties concernées, ce qui n’est pas le cas actuellement avec la rupture des relations diplomatiques entre la Belgique et le Rwanda.
L’initiative américaine suscite cependant des critiques. Plusieurs voix, notamment dans l’opposition congolaise, estiment que l’accord de Washington pourrait favoriser Kigali. La coalition Lamuka et la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila ont exprimé leurs réserves. Quant au prix Nobel de la paix Dénis Mukwege, il plaide plutôt pour l’application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, exigeant le retrait des troupes rwandaises.
Malgré les divisions, la diplomatie belge entend maintenir son soutien aux efforts pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs, en coordination avec les acteurs internationaux. « Si un chemin a été tracé, il faut garantir qu’il n’y aura pas trop de nids de poule et que la destination finale sera bien atteinte », a conclu le chef de la diplomatie belge.
CB