À l’occasion de la 3ème édition du Forum du Dialogue parlementaire Sud-Sud de l’ASSECAA, qui se tient les 28 et 29 avril 2025 à Rabat, au Maroc, le président du Sénat de la République démocratique du Congo, Jean-Michel Sama Lukonde, a porté un plaidoyer fort en faveur de la paix et de la sécurité dans l’Est du pays. Devant plus de 30 présidents de Sénats et de nombreuses délégations internationales, le haut représentant congolais a dénoncé la gravité de la situation humanitaire et sécuritaire qui sévit dans cette partie du territoire congolais.
« Mon pays vit une situation humanitaire indescriptible, qui ne peut laisser indifférente la communauté internationale et, en particulier, l’ASSECAA », a déclaré Jean-Michel Sama Lukonde, en appelant l’Association des Sénats, Shoora et Conseils équivalents d’Afrique et du Monde arabe à se mobiliser activement. Il a insisté sur la nécessité de faire pression sur le Rwanda, qualifié de « pays agresseur », pour qu’il respecte les engagements de paix et mette fin à son soutien aux groupes armés.
Dans son intervention, Sama Lukonde a mis en garde contre l’usage du dialogue comme « alibi » pour prolonger les souffrances des populations. « Le dialogue ne doit pas être pris comme un alibi par certains acteurs impliqués pour allonger le calvaire des peuples. Il doit être adossé à des engagements clairs et évidents », a-t-il souligné, appelant à une diplomatie parlementaire ferme et responsable.
Le chef de la chambre haute congolaise a également évoqué les initiatives de paix en cours — Nairobi, Luanda, Doha, Washington — tout en regrettant leur faible impact sur le terrain. Il a exhorté les États membres de l’ASSECAA à « emboîter le pas aux Nations Unies, à l’Union européenne, aux États-Unis, à l’Allemagne, à la Belgique, à la France et au Royaume-Uni » qui ont déjà pris des mesures fermes à travers des condamnations et sanctions ciblées.
En marge de cette rencontre internationale à Rabat, Sama Lukonde, accompagné de deux sénateurs et de membres du secrétariat général du Sénat, a multiplié les échanges bilatéraux dans l’objectif de renforcer les alliances parlementaires Sud-Sud. Il a conclu son plaidoyer en appelant l’ASSECAA à « user de toutes ses prérogatives pour exiger aux acteurs impliqués de cesser tout soutien aux groupes armés et à s’engager résolument dans la voie du dialogue et de la paix durable ».
CB