Dans un courriel adressé ce lundi 5 mai au ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, un citoyen congolais, Joseph Kitangala Kabala, a dénoncé avec fermeté les propos tenus récemment par le député national Nicolas Kazadi Nzuzi lors d’une émission diffusée par la journaliste Pailette Kimuntu.
Selon Kitangala, les déclarations de l’ancien ministre des Finances constituent une offense au Président de la République. « En droit congolais, l’incrimination des propos outrageants et vexatoires à l’égard du Chef de l’État est une infraction », a-t-il rappelé, insistant sur la nécessité de préserver l’inviolabilité de la plus haute institution du pays.
L’émission incriminée, largement partagée sur les réseaux sociaux, aurait révélé des propos que Kitangala qualifie de « vexatoires et outrageants » à l’endroit du Président Félix Tshisekedi. Il soutient que ces affirmations, venant d’un député national, sont d’autant plus graves qu’elles émanent d’un représentant du peuple.
Outre l’offense, l’auteur du courriel évoque des imputations dommageables diffusées par voie numérique, ce qui constitue également, selon lui, une infraction prévue par le Code du numérique. « Aux termes des articles 89 et 91, les éléments électroniques ont la même valeur que le papier », écrit-il, plaidant pour que les propos tenus en ligne soient traités avec la même rigueur.
S’appuyant sur l’article 73 de la loi organique relative à l’organisation judiciaire, Joseph Kitangala exhorte le ministre de la Justice à user de son autorité de chef des parquets pour instruire le Parquet général près la Cour de cassation d’ouvrir une procédure de flagrance à l’encontre du député.
Il affirme que « tous les éléments constitutifs de ces infractions sont réunis » et réclame des poursuites immédiates. Pour lui, cette action s’inscrit dans un devoir citoyen de défense des institutions et de la légalité républicaine.
Cet appel survient dans un contexte politique marqué par une recrudescence des tensions verbales entre figures de l’opposition et membres des institutions. À l’heure où la liberté d’expression cohabite avec le respect des institutions, ce type de dénonciation pourrait raviver le débat sur les limites du discours politique en RDC.
CB