Dans un contexte marqué par des conflits persistants et une crise humanitaire alarmante dans l’Est de la République démocratique du Congo, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle les autorités congolaises à renforcer la protection juridique de l’emblème de la Croix-Rouge. L’organisation a plaidé ce mardi 6 mai devant les Députés nationaux membres des commissions Défense et sécurité, Droits humains, et PAJ pour l’adoption d’une loi spécifique à cet effet.

« L’emblème de la Croix-Rouge est aujourd’hui utilisé de manière abusive, sans encadrement légal. Il n’existe aucune sanction prévue contre ceux qui le détournent de son sens humanitaire », a expliqué Mme Claudine Mushobekwa, conseillère juridique régionale du CICR. Elle a souligné l’importance de cette loi pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires et des victimes de guerre, rappelant que « le respect des Conventions de Genève de 1949 est un impératif pour tout État confronté à des conflits internes ».
Face à ce plaidoyer, les parlementaires se sont montrés réceptifs. « L’Assemblée va prendre ses responsabilités face à certains traités internationaux qui sont importants pour le pays », a assuré le député Rubens Mikindo, président de la Commission Défense et sécurité. Il a salué l’initiative du CICR et de la Croix-Rouge RDC, soulignant que les élus ont un rôle à jouer pour porter ces préoccupations dans l’hémicycle.
Au-delà de la protection de l’emblème, le CICR insiste également sur la ratification des conventions internationales encore non signées par la RDC. « Nous demandons aux Honorables Députés d’examiner la question de la mise en œuvre du droit international humanitaire, notamment la protection des déplacés internes, l’accès sécurisé à l’aide humanitaire, et les conditions de vie dans les camps », a ajouté Mme Mushobekwa.
L’Est du pays, théâtre de violences récurrentes, abrite des milliers de personnes déplacées qui peinent à accéder à des services de base comme l’eau, les soins de santé ou la sécurité. Pour les humanitaires, un cadre juridique renforcé permettrait de mieux répondre aux besoins urgents sur le terrain et de garantir un minimum de dignité aux populations touchées.
L’appel du CICR survient à un moment crucial où l’État congolais est attendu sur des engagements clairs en matière de respect des droits humains. L’adoption d’une loi sur la protection de l’emblème de la Croix-Rouge et la ratification des instruments internationaux seraient des signes forts de la volonté du pays à s’aligner sur les standards internationaux de protection des civils en temps de guerre.
CB