Le président Félix Tshisekedi a officiellement mis fin au Fonds National de Solidarité contre le Coronavirus (FNSCC), cinq ans après sa création. L’ordonnance présidentielle, lue le 7 mai sur les antennes de la RTNC, tourne la page d’un dispositif mis en place en urgence pour faire face à la pandémie de Covid-19.
Cette dissolution s’inscrit dans une dynamique plus large de rationalisation des institutions étatiques. « Le Chef de l’État a demandé au gouvernement d’évaluer l’efficacité des structures créées ces dernières années. Celles qui n’ont plus leur raison d’être seront supprimées ou réformées », a confié un conseiller présidentiel. Dans un contexte marqué par la guerre à l’Est et la pression sur les finances publiques, cette décision traduit une volonté de recentrer les dépenses sur les priorités.
Créé en avril 2020, en pleine crise sanitaire, le FNSCC avait pour mission de soutenir l’effort national : approvisionnement en équipements médicaux, soutien au personnel de santé et suivi épidémiologique. « Ce fonds a été un outil vital dans la riposte. Il a permis de sauver des vies et de structurer notre réponse », a rappelé le professeur Jean-Jacques Muyembe, acteur clé de la lutte contre le virus.
Mais au fil du temps, le Fonds a aussi suscité des interrogations. Plusieurs voix ont dénoncé un déficit de transparence. « Des audits indépendants et des rapports réguliers auraient dû être rendus publics », critique un député de l’opposition, qui réclame « un bilan complet » sur l’utilisation des ressources allouées.
Alors que la pandémie semble désormais derrière, la fermeture du FNSCC ouvre le débat sur la gestion future des urgences en RDC. « Nous avons tiré des leçons importantes sur la coordination, les failles logistiques, mais aussi sur la nécessité d’une bonne gouvernance », a estimé le pasteur Dominique Mukanya Wa Banza, dernier coordonnateur du Fonds. Le défi pour le gouvernement sera désormais d’institutionnaliser ces acquis, loin de la logique de l’urgence.
CB