Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a marqué un tournant ce jeudi 8 mai à l’Assemblée nationale, en obtenant l’adoption de quatre textes majeurs destinés à remettre à flot les finances publiques de la République démocratique du Congo. Un signal fort, tant à l’interne qu’à l’international, qui confirme la volonté du gouvernement de réformes profondes dans un contexte économique sous pression.
Au cœur de ces textes, trois ordonnances-loi et un projet de loi. Ensemble, ils visent à améliorer les infrastructures hydrauliques, résorber une dette pétrolière paralysante et aligner la législation nationale aux normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Parmi les mesures phares figure un partenariat stratégique avec la République Centrafricaine dans le cadre du programme PREDIRE. Doté d’un financement combiné de plus de 46 millions USD, il permettra de développer l’accès à l’eau potable dans les provinces du Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et Mongala. « C’est une réponse concrète à des décennies de marginalisation des populations du nord du pays », a souligné le ministre Fwamba.
Autre dossier brûlant : la dette pétrolière héritée du gel des prix du carburant en 2009. Une ordonnance-loi désormais adoptée autorise un financement de 469 millions USD auprès d’un consortium bancaire local pour éponger cette ardoise. « Cette décision permettra de sécuriser l’approvisionnement en carburants et d’éviter une crise énergétique », a expliqué le ministre devant les députés.
Sur le front de la transparence financière, un projet de loi a été adopté pour amender la loi de 2022 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Ce texte vise à aligner la RDC aux standards du Groupe d’action financière (GAFI), étape cruciale pour sortir le pays de la liste de surveillance renforcée. « Il s’agit d’une étape clé pour restaurer la confiance des partenaires internationaux », a insisté Doudou Fwamba.
L’adoption de ces textes a reçu un large soutien à l’Assemblée nationale, où la majorité des députés ont salué l’ambition du ministre. Cette approbation reflète une volonté politique d’accompagner les réformes économiques, dans un climat international de plus en plus exigeant en matière de gouvernance.
Pour le gouvernement, il ne s’agit pas seulement d’adopter des textes, mais de poser les bases d’un environnement économique plus stable et plus attractif. « Nous voulons bâtir une économie crédible, résiliente et conforme aux standards internationaux », a martelé le ministre des Finances.
En somme, la session du 8 mai 2025 restera dans les annales comme un jalon important dans la stratégie de redressement économique de la RDC. Reste à traduire ces engagements législatifs en actions concrètes sur le terrain.
CB