En déplacement à Entebbe ce vendredi, le vice-premier ministre congolais en charge de l’Économie, Vital Kamerhe, a été reçu par le président ougandais Yoweri Museveni. Portant un message spécial du président Félix Tshisekedi, il a ravivé les échanges diplomatiques entre Kinshasa et Kampala, dans un contexte régional marqué par une instabilité sécuritaire persistante à l’Est de la République démocratique du Congo.

Selon une source proche de la délégation congolaise, les deux hommes ont évoqué « la situation sécuritaire dans les provinces de l’Est, en proie à une recrudescence des attaques des groupes armés ». Kamerhe a réaffirmé « la volonté du président Tshisekedi de renforcer la coopération régionale pour venir à bout de l’insécurité qui déstabilise toute la région des Grands Lacs ».
Cette visite s’inscrit dans le sillage d’une mission parlementaire congolaise entamée à Kampala en novembre 2024. Bien qu’aucune rencontre avec le président Museveni n’ait été prévue à l’époque, les discussions avec la présidente du parlement ougandais, Anita Among, avaient permis d’amorcer un dialogue politique plus structuré.
« Nous avions pour mission d’examiner ensemble les accords bilatéraux dans les domaines sécuritaire, commercial et infrastructurel », avait déclaré Lambert Mende, chef de la délégation parlementaire, avant leur départ de Kinshasa. L’opération militaire conjointe Shujaa entre les deux armées restait au cœur des discussions.
Le 18 novembre, les parlementaires congolais avaient finalement été reçus par le président Museveni, qui avait marqué son accord pour la mise en place d’un groupe bilatéral d’amitié parlementaire RDC-Ouganda. Cette structure a pour mandat de suivre les projets d’intégration économique et les mesures communes de sécurisation des zones frontalières.
Un rapport détaillé de cette mission a depuis été déposé au bureau de l’Assemblée nationale à Kinshasa. Il comprend « des recommandations concrètes issues des échanges avec les commissions parlementaires ougandaises chargées des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur », selon un membre de la délégation.
La rencontre de ce vendredi pourrait ainsi marquer une nouvelle étape. « Il est temps de passer des intentions aux actes. Nos deux pays doivent transformer cette volonté politique en solutions concrètes pour les populations », a conclu un responsable congolais impliqué dans les négociations.
CB