Face à l’instabilité croissante et aux multiples crises qui secouent le continent, le président de l’Assemblée nationale de la RDC, Vital Kamerhe, a lancé un vibrant appel à l’unité africaine lors de la 3ᵉ Conférence interparlementaire africaine sur les défis mondiaux émergents, organisée à Entebbe, en Ouganda.
Dans un discours aux accents panafricanistes, Kamerhe a exhorté les parlementaires du continent à « dépasser les intérêts nationaux » pour bâtir une réponse commune aux défis sécuritaires, économiques et environnementaux. « Aucun pays africain ne peut, à lui seul, faire face aux enjeux du XXIe siècle », a-t-il déclaré devant un parterre de délégués venus de toute l’Afrique.
La rencontre, placée sous le signe de la coopération parlementaire, a abordé des thématiques aussi variées que la transition numérique, le changement climatique, la souveraineté économique et les mouvements migratoires. Autant de sujets sur lesquels M. Kamerhe a plaidé pour « une voix africaine forte et coordonnée sur la scène internationale ».
« Si nous voulons peser dans les décisions mondiales, nous devons parler d’une seule voix », a-t-il insisté, appelant à renforcer les liens interparlementaires pour « construire un socle de solidarité institutionnelle et politique ».
Le président de l’Assemblée nationale de la RDC n’a pas éludé les crises internes qui fragilisent le continent, évoquant notamment les conflits armés, l’instabilité institutionnelle et les menaces transfrontalières. « Nos divisions nous affaiblissent. Notre silence face à l’injustice, notre inaction face aux violations des droits, nous condamnent à l’impuissance », a-t-il alerté.
Dans ce contexte tendu, Kamerhe a invité ses homologues à initier une dynamique de collaboration plus soutenue. « L’heure est venue de définir ensemble des stratégies communes, adaptées à nos réalités, mais portées par une ambition partagée pour le continent », a-t-il soutenu.
Son intervention s’inscrit dans une volonté manifeste de repositionner les parlements africains comme des acteurs de premier plan dans la gouvernance continentale. Pour lui, « les parlements doivent être le levier de la transformation africaine. Ils ne peuvent plus se contenter d’accompagner les exécutifs, ils doivent impulser le changement ».
La conférence d’Entebbe a permis aux délégations de débattre autour de propositions concrètes, notamment la création de mécanismes interparlementaires de veille stratégique, de partage de bonnes pratiques et de plaidoyer collectif au sein des institutions internationales.
« L’Afrique doit sortir de l’isolement politique », a conclu Vital Kamerhe, appelant à « institutionnaliser notre solidarité pour répondre efficacement aux défis émergents ».
CB