La République démocratique du Congo (RDC) hausse le ton sur la scène continentale. À l’occasion de la 79e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui se tient à Banjul, en Gambie, Kinshasa a appelé l’Union africaine et les pays du continent à briser le silence face à la détérioration dramatique de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Représentant la RDC, le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, a directement mis en cause le Rwanda, qu’il accuse d’appuyer les rebelles du M23, actifs dans le Nord-Kivu. « Les droits de l’homme sont particulièrement mis à mal à l’Est de la RDC, avec la bénédiction du président Kagame qui ne cesse d’agresser notre pays », a-t-il dénoncé devant les membres de la Commission.
Pour appuyer ses accusations, Me Mbemba a cité une attaque récente sur la localité de Lunyasenge, dans le territoire de Lubero, qu’il a qualifiée de « provocation grave ». Selon lui, cette offensive intervient alors que Kinshasa et Kigali sont censés avancer vers un accord de paix. « À la RDC de se demander ce que le Rwanda et le président Kagame veulent réellement », a-t-il ajouté, exprimant ses doutes sur la sincérité du processus diplomatique.
Malgré les efforts de médiation, notamment sous l’égide des États-Unis, aucun progrès tangible n’a été enregistré jusqu’ici. « Les négociations piétinent, tandis que les agressions se multiplient », a constaté le vice-ministre, estimant que l’heure est à une prise de position claire des institutions africaines.
Kinshasa dénonce une « violation flagrante du droit international humanitaire » et pointe l’inaction de l’Union africaine, qu’elle appelle à sortir de son mutisme. « Tout ce que veut la RDC, à travers le président de la République Félix Antoine Tshisekedi et le gouvernement, c’est la paix », a rappelé Me Mbemba, dans un appel à la solidarité africaine.
Sur le terrain, les violences ne faiblissent pas, malgré les appels à la retenue de la communauté internationale. Le gouvernement congolais redoute un enlisement du conflit, avec des conséquences humanitaires dramatiques pour les populations civiles prises au piège des combats.
CB