Dès la rentrée 2025-2026, un tournant majeur s’annonce pour les élèves congolais : le lancement d’un programme national de cantines scolaires. À travers cette initiative, le gouvernement entend répondre à un double défi : lutter contre la malnutrition infantile et renforcer l’assiduité scolaire, notamment dans les zones les plus vulnérables.
Cette mesure a été officialisée lors d’un atelier stratégique à Kinshasa, réunissant plusieurs ministères et le Programme alimentaire mondial (PAM). « Il est temps de garantir à chaque enfant un repas chaud à l’école, non comme une faveur, mais comme un droit », a déclaré la ministre de l’Éducation, Raïssa Malu, en soulignant l’importance de créer un environnement d’apprentissage sain.
Dans un premier temps, les écoles publiques seront les principales bénéficiaires du programme. Le ministère de l’Éducation prévoit une phase pilote dès juillet 2025, avant une éventuelle extension au secteur privé. « Nous avançons étape par étape pour assurer la viabilité du projet », a expliqué un responsable du ministère, insistant sur la nécessité d’une mise en œuvre progressive.
Le PAM accompagnera l’initiative sur les plans technique et logistique. Selon son chef de programme pour les cantines scolaires, l’agence onusienne apportera son expertise ainsi qu’un soutien dans la recherche de financements. L’objectif : bâtir une stratégie cohérente et durable à l’échelle nationale.
Les ministères de l’Agriculture, de la Santé, des Affaires sociales et des Finances se sont également engagés à collaborer, notamment pour diversifier les repas, introduire des potagers scolaires et prévoir une ligne budgétaire dédiée à partir de 2026. Des infirmeries pourraient aussi être installées dans certaines écoles pilotes, renforçant l’approche holistique du programme.
Le contexte est alarmant : près d’un enfant congolais sur deux souffre de malnutrition chronique. Dans de nombreuses écoles, les élèves passent la journée sans manger, ce qui affecte leur concentration et leurs résultats. « Offrir un repas, c’est aussi offrir une chance de réussir », rappelle un haut fonctionnaire du ministère.
En plus de répondre à une urgence nutritionnelle, cette politique entend revitaliser l’économie locale en s’appuyant sur les productions agricoles des communautés. À terme, la cantine scolaire pourrait devenir un levier de développement rural. « Ce que nous lançons aujourd’hui, c’est plus qu’un programme alimentaire. C’est une vision pour l’avenir de nos enfants et de notre pays », a résumé la ministre Malu.
CB