Lors de l’ouverture de la séance plénière ce mardi 20 mai à l’Assemblée nationale, le président de la Chambre basse, Vital Kamerhe, a délivré un message fort à ses collègues députés, au lendemain d’une audience stratégique avec le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. En toile de fond : les enjeux sécuritaires et diplomatiques actuels de la RDC, ainsi que la gestion politique des accords en cours de négociation.
S’exprimant devant une salle attentive, Vital Kamerhe a tenu à lever toute ambiguïté quant aux rumeurs entourant les processus de paix en cours. « Il n’est nullement question de conclure des accords à l’insu du Parlement. Tous les textes issus de ces négociations seront soumis à notre examen en plénière », a-t-il martelé.
Ce rappel intervient alors que la RDC est engagée dans plusieurs processus diplomatiques avec des partenaires régionaux, visant à ramener la stabilité, notamment dans les provinces de l’Est toujours en proie aux violences. Pour le président de l’Assemblée nationale, « il faut rassurer la Nation : aucune disposition ne portera atteinte à notre intégrité territoriale, et aucun de nos minerais ne sera bradé ».
La plénière a été marquée par une solennité particulière, les élus ayant exprimé leur solidarité envers les populations de l’Est du pays, victimes de la guerre imposée par le M23, appuyé selon Kinshasa par le régime rwandais. « Nous pensons aux familles meurtries, aux déplacés, et à toutes les victimes de cette agression », a déclaré un député de la région du Nord-Kivu.
En parallèle à cette communication politique majeure, la plénière a poursuivi son ordre du jour avec l’examen du projet de loi portant prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire national. Un dispositif d’exception mis en place depuis mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour faire face à l’insécurité persistante.
Présentant le texte devant les députés, le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila Likombo, a souligné la nécessité de maintenir cette mesure exceptionnelle. « La situation sur le terrain reste critique. Le gouvernement ne peut pas désarmer face à la menace », a-t-il justifié.
La lecture du texte a été assurée par le rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Ndjoli. À l’issue des échanges, la majorité des députés présents a voté en faveur de cette nouvelle prorogation.
Ce vote confirme la volonté de l’Assemblée de rester alignée sur les décisions sécuritaires de l’exécutif, tout en exerçant son rôle de contrôle et de garant des intérêts nationaux. Vital Kamerhe a insisté sur ce point : « Nous ne sommes pas une Chambre d’enregistrement, mais un pouvoir indépendant qui prend ses responsabilités. »
Alors que le pays est confronté à des défis de taille, tant sur le plan sécuritaire qu’économique, le président de l’Assemblée nationale a conclu sur une note d’unité : « C’est ensemble, dans l’écoute et le respect de nos institutions, que nous surmonterons ces épreuves. La République est debout, et le peuple veille. »
CB