Une question orale avec débat a été introduite à l’Assemblée nationale concernant la gestion du Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (SAEMAPE). Cette interpellation vise à clarifier plusieurs zones d’ombre dans la gestion de cette institution publique, jugée stratégique pour le développement du secteur minier artisanal en République démocratique du Congo.
Portée par le député Maombi Katsongo Sosthène, cette initiative parlementaire s’inscrit dans une démarche de redevabilité et de transparence. Le député souhaite que la lumière soit faite sur les pratiques administratives, financières et techniques du SAEMAPE, dans un contexte où de nombreuses critiques ont été formulées à l’encontre de cette structure.
Parmi les principales préoccupations évoquées figurent les dysfonctionnements administratifs que rencontreraient les agents du SAEMAPE dans plusieurs provinces. Ces difficultés entravent, selon le député, la capacité du service à remplir efficacement ses missions de terrain auprès des exploitants miniers artisanaux.
La question de la gestion financière du SAEMAPE est également au centre des débats. Le manque de clarté dans l’utilisation des fonds publics et les soupçons de mauvaise gestion soulèvent des inquiétudes légitimes sur la gouvernance interne de l’établissement. Les parlementaires attendent des réponses concrètes sur les circuits de financement et les modes d’affectation des ressources.
Un autre point critique concerne l’encadrement des exploitants miniers artisanaux. En dépit du mandat du SAEMAPE, plusieurs observateurs notent l’absence de mécanismes efficaces pour accompagner et structurer cette catégorie d’acteurs, pourtant essentielle à l’économie informelle congolaise.
Le Directeur Général du SAEMAPE, Jean Paul Kapongo, est appelé à fournir des réponses précises sur ces diverses questions. Il devra notamment expliquer les mesures mises en place pour améliorer la gestion administrative et financière du service, ainsi que les initiatives entreprises pour renforcer l’encadrement technique des exploitants artisanaux.
Les tensions au sein du SAEMAPE ne sont pas nouvelles. Des médias ont récemment relayé des informations faisant état du non-paiement de salaires, d’écarts de traitement par rapport au barème établi, et de l’inaction du service face aux besoins criants des acteurs miniers de base.
Ces révélations jettent un doute sur la finalité même du SAEMAPE. Œuvre-t-il pour le bien de l’État ou est-il devenu un instrument au service d’intérêts privés ? La séance de débat à l’Assemblée nationale sera l’occasion pour le Directeur Général de dissiper les zones d’ombre et de restaurer la confiance du public et des agents.
CB