Dans une rare prise de parole publique ce vendredi 23 mai 2025, l’ancien président Joseph Kabila est monté au créneau pour dénoncer la situation préoccupante des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Lors d’un discours de près d’une heure, il a vivement critiqué la dégradation du commandement militaire et la stigmatisation des soldats face à la résurgence des violences dans l’Est du pays.
L’ancien chef de l’État, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, s’est exprimé avec fermeté : « Pour les avoir formés, commandés et conduits au front, je connais nos soldats », a-t-il déclaré, avant de s’insurger contre les accusations pesant sur les militaires. « Boucs émissaires aujourd’hui de toutes les contre-performances enregistrées sur le champ de bataille, ils ne sont pourtant pas intrinsèquement moins bons, moins nationalistes ou moins loyaux », a-t-il poursuivi.
Ce plaidoyer intervient alors que les FARDC peinent à contenir les offensives des groupes armés dans l’Est, notamment celles du M23. Les récents revers sur le terrain ont suscité une vague de critiques à l’encontre de l’armée congolaise. Pour Joseph Kabila, ces difficultés ne s’expliquent pas par une baisse de moral ou de compétence des troupes, mais par la défaillance du commandement et le manque d’attention portée aux conditions de vie des soldats.
« Ce qui a changé entre-temps, c’est la qualité du commandement et leur prise en charge », a souligné l’ancien président, pointant du doigt une gestion défaillante de l’institution militaire. Il appelle les autorités à revoir de fond en comble la manière dont sont dirigées les forces armées, en mettant l’accent sur le professionnalisme, la discipline et la motivation des troupes.
Au-delà de l’aspect militaire, Joseph Kabila a appelé à une approche plus globale de la crise. Selon lui, les solutions sécuritaires seules ne suffiront pas à ramener la paix. Il a plaidé pour un traitement en profondeur des causes politiques et sociales des conflits, insistant sur la nécessité de renforcer la gouvernance, la cohésion nationale et la justice sociale.
L’ancien président a également mis en garde contre les alliances internationales fondées sur des intérêts à court terme. « Le soutien aveugle à des régimes tyranniques ne fera qu’aggraver l’instabilité dans la région », a-t-il affirmé, soulignant la responsabilité des partenaires étrangers dans la consolidation de la paix.
CB