Dans une déclaration tonitruante publiée ce samedi 24 mai 2025 sur son compte X (anciennement Twitter), le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, a livré une attaque frontale contre l’ancien président Joseph Kabila. Dénonçant une « tragédie » nationale, il dresse un sombre tableau de 18 années de gouvernance qu’il qualifie de prédatrice et meurtrière. Une sortie qui intervient dans un climat politique de plus en plus tendu, à l’approche des échéances électorales.
« Des actifs miniers cédés à vil prix », « des milliards de royalties concédées à des amis étrangers », « des centaines de millions de dollars sortis de la Banque Centrale pour une destination inconnue »… Doudou Fwamba accuse directement le régime de Kabila d’avoir bradé les ressources nationales à des intérêts privés. Il cite notamment l’affaire des 350 millions USD issus du pas de porte de la TFM, dont le sort reste opaque, selon lui.
Sur le plan humain, le ministre évoque un bilan tragique : « Des morts, assassinats, crimes contre l’humanité », en citant les cas des adeptes de Bundu Dia Kongo, du pasteur Mukungubila ou encore de Kamwina Nsapu. Il déplore également la répression sanglante des manifestations pro-démocratie, évoquant les victimes comme « tous ces amis assassinés, tous ces visages innocents ».
Fwamba ne s’arrête pas là. Il accuse le régime précédent d’avoir détruit les piliers sociaux du pays : « Des enseignants clochardisés, avec un salaire de 45 à 60 USD par mois, des professeurs d’université sans assurance maladie ni autres garanties ». Il critique également le démantèlement des entreprises publiques au profit, selon lui, d’une seule famille : celle de l’ancien président.
Cette charge intervient quelques jours après que Joseph Kabila, lors d’une rare apparition publique, a critiqué la gestion actuelle du pays et appelé à une « refondation de l’État congolais ». La réponse de Fwamba, au nom du gouvernement, semble vouloir rappeler aux Congolais les « années noires » du régime passé.
La réaction du camp Kabila ne s’est pas encore fait entendre, mais des proches de l’ancien président dénoncent déjà une tentative de diversion à l’approche des élections. Selon eux, Fwamba chercherait à détourner l’attention des échecs actuels en matière de gouvernance économique et sociale.
Mais pour Doudou Fwamba, il ne s’agit pas de manœuvre politique, mais de vérité historique : « Quelle tragédie ! » conclut-il dans sa publication, comme pour dire que le peuple congolais mérite de connaître la réalité des faits passés avant de tourner la page.
CB